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Bric de Rubren et Mont Salsa

Lundi 17 aout 2015 – Une petite semaine de vacances et je me décide enfin à partir marcher quelques jours en montagne. Les prévisions sont bonnes, la canicule est passée. Quel meilleur endroit que la haute vallée de l’Ubaye ? Je commence à connaitre un peu les lieux et j’aime vraiment cet endroit : une montagne sauvage et préservée. Je me donne 3j et un 4ème en option, selon les jambes, la météo et la motivation. Je prends la route le dimanche soir en direction de St-Paul-sur-Ubaye, petite commune, l’une des plus étendues du département du 04. Il y a là un camping que je ne connais pas encore et qui est idéalement positionné : à mi-chemin de Maljasset et du Col de Larche. J’y arrive pour 18h30 après une averse sur Barcelonnette. Tant mieux, l’orage passe avant de monter la tente. Le soleil est de retour installer le camp : j’ai juste pris le nécessaire pour manger pendant max 4j. La nuit est fraiche : 5°C le matin lorsque je me lève sous un beau ciel bleu. Pas un nuage et les 1ères rayons du soleil commence à lécher les sommets au-dessus du hameau. 7h, je pars, en direction du terminus de la route le long de l’Ubaye : Maljasset. Le temps de me garer et de m’équiper rapidement : gants et bonnet car les 6°C affiché par le thermomètre sont bien frais. Aujourd’hui, j’ai un sac léger, direction le Bric de Rubren (3340m) que l’on aperçoit depuis Maljasset (1905m). Il semble si loin… Une longue journée se prépare : il est 7h35 quand je m’élance, petites foulées à travers le hameau encore endormi. Je passe à Maurin et sa jolie église. La piste revêtue prend fin à Combe Brémond. Le sentier commence et monte en pente douce et régulière jusqu’à Plan de Parouart (2052m), cet immense cône de déjection. La remontée est tranquille, le long du torrent de l’Ubaye, dans de beaux paysages de lever du jour, notamment sur l’Aiguille Pierre-André et l’Aiguille Large, mais aussi sur le Péouvou, juste au-dessus de ma tête. Je me rappelle de ce secteur à Pâques, lorsque tout le paysage était givré et soupoudré d’une fine pellicule de neige fraiche. Là, de belles couleurs, surtout sur les feuillus qui occupe une large part des berges du lit du torrent. Je tourne à gauche, traverse une passerelle sur le torrent de la Blave et m’engage dans la 1ère portion vraiment rude de la montée : le ravin de Salcette. Un joli dévers sur une centaine de mètres, avec des passages un peu glissant. Je suis vigilent et arrive sans aucun mal là où le vallon de la Blave s’élargit. Personne, juste les marmottes qui hurlent à mon approche. Les sommets du vallon du Longet sont magnifiques et déjà bien impressionnants. Je passe en contre-bas de la Cabane de la Blave, et c’est derrière un rognon que je quitte le sentier balisé du GR de pays pour monter vers le Vallon de Rubren. La pente forcit une nouvelle fois. Après un large détour, je passe au niveau de l’ancienne carrière de marbre de Maurin. La vue sur le vallon en contre-bas est superbe, mi-ombre, mi-jour, et dans mon axe, la montagne de l’Alpet (2865m) se dresse. L’itinéraire est facile à suivre, sur une belle sente bien cairnée. Je me rapproche du torrent du Rubren et de la cabane du berger (2449m) que je rejoins en 2h. De la fumée s’échappe de la cheminée, 3 ânes gambadent non loin de là.

Bric de Rubren et Mont Salsa

Je m’octroie une petite pause, mange un bout, bois et repars aussi sec. Une petite descente et je laisse un 1èr vallon main gauche pour suivre le Torrent de Rubren au plus proche. Je suis à présent au-dessus des 2500m d’altitude lorsque je passe dans de petites gorges, les eaux limpides sont juste là. C’est surperbe, surtout lorsque je me retourne avec le Péouvou et la Roche Noire. Le vallon s’élargit alors mais un dernier ressaut me cache la vue sur le Pas de Mongioia. A gauche du Rubren, la Pointe de Cornascle apparait. La pente me permet un peu de repos aux alentours de 2800m. Il me reste alors 250mD+ pour arriver au Pas de Mongioia (3085m). Là, la pente et l’effort sont intenses et l’altitude se fait sentir, surtout au rythme auquel je vais. La dernière fois que je suis passé par là, je me souviens avoir lutté. Là, c’est mieux : c’est moi qui impose mon rythme dans ce passage très raide. Je ne suis pas mécontent d’arriver au pas. Très belle vue sur les 250 derniers mètres du Rubren. Au sud, les crêts de Mongioia et la Tête de Malacoste (3212m). Très belle vue sur les sommets fermant le vallon du Longet. Juste sous le col, en dessous du refuge/bivouac, se trouve le plus haut lac naturel d’Europe : petite marre dans cet immense pierrier à la base du Rubren. Je le domine et me lance aussitôt dans la montée. Je rattrape un italien, à la peine. Je ne suis guère mieux, je souffle mais avance encore bien malgré la pente très raide. Il faut serpenter entre les ressauts sur une sente assez bien marquée. Les ressauts sont bien visibles grâce aux cairns. Allez, je vois la croix et l’immense cairn du sommet. J’y suis, à 3340m d’altitude. C’est énorme, je suis content et profite une dizaine de minutes de la vue. Il ne fait pas très chaud, mais après 3h de course, je suis au sommet.

Bric de Rubren et Mont Salsa

Le Viso, hélas, joue à cache-cache avec de gros nuages blancs, mais belle vue sur les Ecrins. Je repère le passage du Pas de Salsa, pour basculer vers le vallon du Loup, par où je vais rentrer. Je me laisse embarquer par une mauvaise trace à la descente mais rétabli vite la situation. Je contourne la lac où je croise 2 français et file tout droit vers le Pas de Salsa que l’on remonte en suivant une trace dans un grand champ d’éboulis. Comme les distances semblent longues dans ces immenses vallons. Au pas de Salsa (3175m), un coup d’œil à droite me suffit pour me lancer à l’assaut du Mont Salsa (3315m) : il reste 150mD+, ça serait fou de renoncer, surtout que les topos parlent d’une montée facile en suivant la crête. La première partie est facile. Je doute un peu en arrivant sous une barre rocheuse, mais les cairns m’envoient vers le point de faiblesse : 2 pas d’escalade et je ressors sur le flanc Sud, et en suivant les strates de schistes, je parviens au sommet. Les nuages se sont développés, mais la vue est belle sur les sommets de la Haute Ubaye (Brec et Aiguilles de Chambeyron, Moïse, Meyna, Sautron) où il n’y a pas encore de nuage. Je parviens à voir la vallée de l’Ubaye et peux suivre mon cheminement jusqu’à présent, avec en point d’orgue, le Bric de Rubren, tout vert, en marbre vert… Je regarde le versant nord, vers la Cime du Loup et le vallon éponyme. J’aperçois même le petit lac de la cime du Loup niché à plus de 2800m d’altitude. Je retourne sur mes pas sans grande difficulté et me jete illico dans la descente versant nord du Pas de Salsa.

Bric de Rubren et Mont Salsa

La 1ère partie est facile, raide, pas trop rocailleuse, puis, lorsque j’oblique pour passer sous le Rubren et le Rocher éponyme, je dois traverser les dépôts rocheux d’une ancienne moraine. C’est tout de suite plus casse-patte et le terrain est très cassant. Je dois ralentir mais que ce couloir est sympa. Je découvre le Lac du Loup (2775m) au dernier moment car les ressauts de la moraine le masque. Jolie endroit pour un pique-nique ! Les bords du lac sont constellés de nombreuses linaigrettes et quelques zones sont bien spongieuses. Le lac est alimenté par plusieurs petits torrents issus de névés. Durant la traversée de la combe sous le Rocher de Rubren, j’ai d’ailleurs dû passer un névé bien gelé. Cette année encore, de nombreux névés d’altitude auront survécus à la saison estivale ! Je rejoins ensuite rapidement le grand vallondu Longet au niveau d’une cabane en ruine. Un temps j’hésite à monter jusqu’au Col du Longet (2652m) mais en y regardant de plus près, je ne le vois pas : il est masqué par un dernier ressaut, celui du verrou des lacs. Je commence donc mon long retour vers Maljasset. Je suis à 2529m et je dois caler jusqu’à 1905m, soit environ 600mD-, mais surtout une très longue distance… Je n’ai qu’à dérouler le long du torrent. Le sentier est bon, un GR, et à proximité de la Cabane du Peyron, je vois les restes de ce qu’il semble être un planeur s’étant scratché… Les marmottes sont très présentes : c’est bien les seuls quadrupèdes que j’aurais la chance de voir. Après avoir dévallé un ressaut au-dessus de gorges avec de très belles vasques, je me retrouve dans le large vallon de la Blave, où j’étais déjà ce matin. Je commence à rattraper et dépasser quelques randonneurs. Ce vallon est majestueux. Retour au ravin de Salcette rapidement traversé, retour à Plan de Parouart, encore plus joli cet après-midi avec la lumière partout alentour. La suite est un peu longuette jusqu’à Maljasset, mais, en me retournant à Maurin, je vois tout le chemin parcouru depuis le Bric de Rubren et ne peux qu’être satisfait : près de 32km pour 2000mD+ en 7h30 environ. Cela vaut bien un petit passage par le refuge CAF de Maljasset où je m’autorise une « Sauvage », la bière locale. De retour au camping : petite sièste que je prépare le sac pour le lendemain avant un repas pour reprendre des forces qui seront nécessaire.

Tag(s) : #Rando'Trail
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