CR Antro del Corchia

Samedi 8 octobre 2016 – Ayant fait la route la veille pour rejoindre la Toscane et le village de Levigliani sur les hauteurs de Carrare, nous sommes tout disposé à entamer une traverser dans l’un des plus gros réseaux karstiques italiens : l’Antre du Corchia et ses 53km de ses galeries topographiées à ce jour. L’auberge est simple, rudimentaire et la déco sort tout droit des années 1960, kitsch. Qu’importe, elle est située directement à l’entrée du trou : à peine 2.5km la sépare du parking de l’entrée de la grotte touristique sur les flancs du Monte Corchia. De gros 4*4 amène les touristes à l’entrée de la grotte touristique dont le parvis est aménagé. C’est là que nous nous garons avec le laissé-passé de super-mamie ! Nous nous changeons, répartissons les 3 kits avec nos vivres pour la journée et commençons à remonter la piste jusqu’à une 1^ère bifurcation. Il s’agit d’une étroite sente s’élevant au-dessus de la piste. Des marbres partout affleurant. Le sentier est pavé et nous le quittons au détour d’une épingle pour remonter un talweg sur une cinquantaine de mètres. C’est là que se trouve l’entrée du Serpente. Rapide aller/retour pour s’assurer que les 2 puits remontants, les seuls que nous aurons à gravir aujourd’hui, sont bien équipés.

Une diaclase et un 1^er puit. J’attends mon accolite qui va vérifier que le second puits est lui aussi équipé. Les 2 puits sont équipés : nous n’avons pas à le faire et laissons nos cordes et amarrages dans l’entrée de la cavité. Nous redescendons sur la piste et la suivons en montée vers les installations d’une ancienne carrière de marbre, aujourd’hui désaffectée. L’entrée Eole, entrée haute, s’ouvre dans le front de taille. Petite photo souvenir et c’est parti pour l’aventure peu avant midi. Après un 1^er ramping et la traversée d’un canyon, l’antre est large ! C’est magnifique. Le marbre est poli, luisant et veiné. Il est souvent recouvert de calcite et de concrétions, ce qui terni la roche. Mais que c’est beau. Ça change des Alpes-Maritimes : pas de boue ! Puits descendant, ressaut : progression facile et vairée dans un décor de toute beauté. Partout, de nombreuses inscriptions sur les parois, laissées par les premiers explorateurs de l’antre il y a près de 2 siècles. Une salle immense et un chaos rocheux que nous descendons vers l’actif. Une galerie richement ornée de concrétions, un puits de 50m plein gaz très ambiance et la fameuse galerie des stalactites : magnifique !

Nous rejoignons alors la partie aménagée de l’antre et pouvons profiter de l’éclairage qui se déclenche par nos mouvements. Cette partie est exceptionnelle, la grotte est exceptionnelle. Partout immense, des roches splendides et des concrétions partout. L’eau a procédé à un travail phénoménal au cours du temps ! Nous faisons un extra dans la galerie des neiges : un réseau circulaire d’environ 2m de haut qui se perd. Magnifique. Proche de la sortie, nous obliquons à gauche et remontons une pente d’éboulis jusqu’à la base du 1^er puits : étroit dans une fissure, la partie la plus étroite de la cavité qui débouche sur un méandre égyptien. Et la sortie du second puits est un peu acrobatique mais la sortie est proche. Il fait nuit : 7h30 sous terre pour une superbe visite !