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CR Sky Race Max 2016

Samedi 9 juillet 2016 – pour une fois, j’ai presque bien dormi une veille de course. Nuit passée au camping du Près des Alberts (1400m) entre Briançon et Montgenèvre d’où est donné le départ de la Sky Race Max à 6h. J’arrive sur place environ 50min avant le départ. Le jour commence à se lever après une belle nuit étoilée sur les Hautes-Alpes. Je termine de préparer mon sac pour la course, en veillant à ne rien oublier : couverture de survie, gobelet, mon alim et le coup vent. La journée promet d’être largement ensoleillée avec pas moins de 25°C prévu à Montgenèvre. Un parcours de près de 60km nous attends, les quelques 200 partants, avec de jolis passages d’altitude. Il va faire chaud, très chaud même. Il faudra une fois encore bien s’alimenter et très bien gérer son hydratation tout au long du parcours qui sera hyper exigent : aucune portion de plat. Soit on monte, soit on descend… Je ne sais pas trop à quoi m’attendre après mon récent abandon au Grand Raid 6666 un mois plus tôt. J’ai essayé de bien entrainer entre les 2 épreuves, mais cette fois, j’ai essayé de dédramatisé l’objectif. Pas de pression, juste l’envie de prendre du plaisir en montagne en courant et pour seul objectif, celui de finir, quel que soit le temps. 1860m, col de Montgenèvre : il ne fait même pas frais ce matin quand nous nous élançons. Je pars calmement, sans me presser, à mon rythme. Nous quittons rapidement la route pour emprunter le Chemin des Baisses. Puis la piste devient sentier au moment de traverser un torrent. Nous suivons à présent le sentier menant au Col du Chaberton (2700m) : un 1er gros ressaut nous attend. Je monte à ma main, sans m’affoler et me mettre dans le rouge, mais le rythme est bon. Le sentier est superbe et les 1ers rayons du soleil nous irradient au col.

CR Sky Race Max 2016

La vue sur le Mont Chaberton (3131m) est magnifique, la montée encore longue et difficile, directement dans la pente, sans chercher à suivre le sentier balisé. Du coup, on glisse régulièrement alors que les premiers concurrents commencent déjà à redescendre tambour battant, dont le futur vainqueur (2ème) que je reconnais : Ludovic Pommeret. Je passe au sommet sous le son des accordéons en 1h35’, ce qui est plus que correct pour près de 1200mD+ en à peine 8km de course. Je profite quelques courts instants du panorama sur les Ecrins, la Meije et le Pic de Rochebrune avant de plonger dans la descente. Un régal de de glisser dans les éboulis. Après 45min de descente et un nouveau passage au col du Chaberton, c’est l’heure du 1er ravitaillement, en Italie, à la lisière de la forêt à 2000m d’altitude. Une bonne descente, cassante, où il est difficile de se relâcher et de laisser filer les kilomètres. Le ton est donné, les descentes seront aussi éprouvantes que les montées… Je repars aussi sec pour la montée vers le Col Désert (2549m). La fraicheur de la forêt fait du bien en ce début de matinée où le soleil tape déjà bien fort.

CR Sky Race Max 2016

La montée est régulière, jamais trop dur et nous gagnons rapidement de l’altitude : la vue se dégage sur le Chaberton dans notre dos et nous pouvons apercevoir le col où nous allons passer, entre les barres rocheuses, dernière la Pointe des Grands Becs. Vient alors l’étage des éboulis avec une longue traversée et les derniers lacets assez raides. Un italien nous accueille au col où la vue sur le côté français est magnifique avec les résidus de plusieurs névés. S’en suit alors une traversée d’un plateau calcaire avant enfin de plonger dans la descente entre les bares rocheuses. Nous rejoignons alors un torrent et le sentier est difficile à suivre dans le chaos d’arbres couchés et de blocs. La chaleur commence à peser dans ce vallon menant aux Chalets des Acles (1890m) où se trouve le 2ème ravitaillement après 13km (2h08 de course). Nous repasserons ici au km46. Je bois bien, mange et repars pour un bout de piste avant d’obliquer à droite en direction du Col des Acles (2212m). Je coince pas mal dans cette portion sur un large sentier. Je monte au ralentis et me refais un peu sur le sommet, avant de passer en Italie. La vue est superbe. On aperçoit le Col de Dormillouse où nous passerons en fin de journée. Jolie vue sur la vallée de Bardonecchia. Petit plat avant une bonne descente versant italien. La remontée qui suit sera rude. Je la passe au ralenti tant il fait chaud, pour repasser en France entre les crêtes. Nous suivons ensuite la frontière sur le GR5B avec une courte descente suivie d’une montée aussi très raide. Je m’arrête manger un morceau avant de plonger dans la descente du Col de l’Echelle et de Plampinet. Elle est raide, très raide ! Beaucoup de racines et petits ressauts. Je n’avance pas bien vite et suis content d’arriver au niveau de la départementale n°1 que nous allons longer en suivant les sous-bois. Il reste environ 5km avant le 3ème ravito à Plampinet. Heureusement car nous sommes comme dans un four ! Nous passons d’abord au col de l’Echelle (1762m) et quittons la route pour le sentier au niveau d’une petite chapelle. Là, le sentier plonge pour rejoindre les bords de Clarée ! Un miracle : nous longeons un torrent pour la 1ère fois de la course. J’en profite pour prendre une pause rafraichissante quelques hectomètres avant Plampinet (1500m). Il fait 33°C et j’ai 7h de course dans les jambes et 38km. La mi-course est dépassée. Je dois à présent gérer mes ressources pour rentrer à Montgenèvre. Tous les coureurs autour de moi sont marqués. Je remplis la poche à eau, mange et bois. Une journaliste du Dauphiné est là pour le journal et prépare un article sur les ravito et les bénévoles. Serais-je sur le journal demain ?

CR Sky Race Max 2016

Je repars alors vers les Acles : 8km et une belle montée de 600mD+ en contre-haut de la Clarée qui nous fera passer au-dessus des barres du Plateau des Ecureuils. La montée est interminable. Nous sommes tous à l’agonie, terrassés par la chaleur et l’air trop rare malgré les quelques arbres. Je dois encore m’arrêter pour tenter de manger un morceau mais il semble que rien ne veille passer… Gare ! Je repars malgré tout et me reprend bien sur la fin de la montée et arrive à trottiner quand la pente descend sur le hameau des Acles. Je me retrempe une nouvelle fois lorsque nous croisons le torrent des Acles. Ça fait un bien fou. Le ravitaillement sera rapide : il n’y a presque plus rien à manger, plus d’eau pétillante. De toute façon, je grignote car rien ne passe. Il reste 12km dont 7km de montée et 900mD+. Un beau morceau pour finir. Il va encore falloir de bonnes ressources. Je vais devoir puiser dans mes réserves pour me hisser sur les crêtes dominant Montgenèvre, surtout si je n’arrive rien à faire passer… Nous commençons à revoir les derniers concurrents du parcours de 38km, partis 2h après nous et shuntant la montée des Acles et la descente sur Plampinet. Nous repartons tous lentement. Il faut chaud. Heureusement, la 1ère partie nous fait passer sous les arbres, le long du Ravin de l’Opon. La vue dernière nous est magnifique, avec le col des Acles et les cimes frontalières. Plus nous montons, plus la vue sur la Pointe de Pécé et les pointes des Roches Charniers et des 3 Scies est magnifique. Lorsque nous apercevons le Col de Dormillouse (2445m), je m’arrête et essaye de manger une barre. Elle ne passe pas et je suis pris de crampes d’estomac mais rien ne sort. Au bout de quelques instants, je repars en compagnie d’une concurrente de la Sky Race 38. Nous ferons quelques foulées ensemble le temps que je me remotive et que je reparte de l’avant sur un bon rythme. Je me force et trouve de nouvelles ressources qui me font remonter un peu sur les coureurs qui étaient à mon niveau quelques minutes plus tôt. Nous découvrons un superbe panorama sur le vallon que nous venons de gravir et sur la vallée de Briançon. Mais ce n’est pas fini : plus loin, le Col de la Lauze (2529m), d’où débute une magnifique traversée en crête sur la Pointe de Dormillouse, le Grand Chalvet (2632m) et ponctuée par la montée à la Pointe de Fournéous (2682m). Superbe passage, panoramique, le vide sous nos pieds. Le Chaberton est là, massif. Plus loin, les Ecrins et son dôme, et la Meije. Quelle vue pour finir en beauté ce trail. Je suis reboosté durant tout ce passage et suis bien motivé à la perspective de l’arrivée, même si la descente finale sur la station est terrible : hyper raide, droit dans la pente jusqu’à arriver dans la forêt au-dessus de la station. Je trottine lentement, mais franchis la ligne en 11h23, content de finir ce trail très dur. De superbes paysages, un temps très chaud et une bonne et dure journée de trail qui me réconcilie avec les efforts longs. Au final, il y a 107 finishers sur les 185 partants…

Tag(s) : #Rando'Trail
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