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CR Trail des Marcaires

Dimanche 22 mai 2016 – j’ai rendez-vous avec un trail exotique pour moi, le plus au nord auquel j’ai participé. Je me rends en Alsace rendre visite à un ami et pour célébrer l’occasion, nous nous sommes inscrits au 31km du Trail des Marcaires, le Défi de Muhlbach (68) pour ce trail se déroulant dans la vallée de Munster. C’est aussi la 1ère fois pour moi que je cours dans ma région de naissance. Même si je suis vosgien de naissance, nous allons faire une courte incursion dans les Vosges. Mon pote, quant à lui, va courir son 1er vrai trail après ses expériences sur semi-marathon, marathon et course nature de 20 bornes. A 3 semaines du Grand Raid 6666, je ne taperai pas dedans (même si ce n’est pas l’envie qui m’en manque) mais l’accompagnerai pour lui faire profiter de mon expérience et le coacher un peu, et surtout, l’aider à passer ce cap !! Le rythme imposé par une course de 30km est supérieur à celui de ma prochaine couse. Ça pourrait être un bon exercice, surtout que le terrain est typé montagne, mais cette fois, je reste tranquille, je ne tape pas dedans, je cours avec mon ami. Il fait beau en Alsace ce matin, l’un des seuls coins de France selon la météo. La pluie devrait arriver en soirée, le temps de faire la course, espérons-nous. Le speaker annonce que le vent souffle en crête et que ça caille. Rapide échauffement, un peu juste car j’ai encore les jambes lourdes lors des 1ère minutes d’échauffement. Nous nous plaçons dans la seconde partie du peloton, sous l’arche de départ. Et après le coup d’envoi, nous attendons de longues secondes avant de nous élancer à l’assaut du parcours. Le rythme est lent à ce niveau du peloton. Je me crois parti pour un vrai ultra… alors que nous avons seulement 30km à couvrir. Légère descente vers la rivière de la Grand Fecht que nous traversons au niveau du village de Metzeral, là où débute la 1ère petite ascension de la journée, dans les bois au-dessus du village. Nouvelle bascule vers la rivière avant cette fois d’attaquer le morceau de la journée : l’ascension du Hohneck (1363m), soit environ 7km. Nous remontons dans un 1er temps un joli torrent (Wormsabachrunz) sur un beau sentier de montagne sous les résineux et le doux bruit des oiseaux qui chantent. Le terrain n’est pas facile : passages de nombreux pierriers recouvert de mousse et gorgées d’eau.

CR Trail des Marcaires

Le peloton ralenti encore, la pente est correcte. Le single serpente ensuite pour nous faire prendre de l’altitude avant de rejoindre le Lac de Fischboedle , niché dans un cirque glaciaire. Puis nous arrivons au Lac Schiessrothied où un concert improvisé de cor des Alpes nous attend ! On se croirait en Autriche avec le costume typiques de 5 musiciens, le lac de barrage et la barre de crêtes en arrière avec de belles barres de granite vosgien. Le sentier monte ensuite vers le 1er ravito (km9, Schiessroth – 1142m), juste sous le Petit Hohneck (1289m). Les 1ers signes de lassitudes et crampes apparaissent chez mon pote. Je lui parle, lui demande de boire régulièrement et nous calmons le jeu pour finir la montée. Le passage de forêt à alpage est assez violent mais la vue est magnifique. Nous apercevons la suite du parcours, en crête, via le Hohneck et la crête qui s’ensuit. De beaux névés sont encore accrochés au niveau de la rupture de pente. Une centaine de mètres nous sépare du sommet du Petit Hohneck, très raide, directement dans l’alpage. Cette portion dans les bruyères et à proximité d’un troupeau de vaches est très beau, le panorama avec d’un côté la plaine alsacienne et les ballons de l’autre est superbe ! Cap à l’ouest pour une courte descente jusqu’au col de Schaeferthal (1228m). Nous pouvons suivre les 100 derniers mètres avant le point culminant de la course. Un beau sentier, bien large avec quelques randonneurs. Je fais quelques extra photos et lâche parfois les chevaux dans certaines portions descendantes.

CR Trail des Marcaires

J’essaye de relancer mon pote quand le terrain le permet, pour lui donner le rythme. Ce n’est pas toujours évident de se remettre à courir quand les jambes nous brulent, que la pente est faible ou de savoir à quel moment courir. Mon expérience l’aide à rester dans la course et à profiter du paysage. Ca souffle, mais il ne fait pas trop froid. Je suis facile alors que les kilomètres à venir risquent d’être difficiles pour mon pote : la distance et le D+ commencent à peser dans ses jambes. Nous ne restons pas longtemps exposé, heureusement et progressons maintenant en crête, en apercevant en contre-bas le lac et son barrage Les crampes apparaissent aussi : petit comprimé de sporténine. Je pense qu’il subit la déshydratation : peur de trop boire et avoir des ballonnements. Mais en train, on transpire beaucoup car on ne ventile pas beaucoup avec les faibles vitesses. La crête est vraiment sympa avec passages sur plusieurs névés et de belles portions pour courir. Nous passons sous le Kastelberg avant de basculer dans une superbe descente de montagne. Mon pote me suit ; je le calme car nous dépassons quelques coureurs et je vois qu’il enchaine. Le terrain n’est pas des plus facile : sous les feuilles mortes, des racines, des pierres et des passages de pierriers. Il faut être vigilent. Il découvre la technicité du trail en descente : l’attention au max pour éviter les pièges. La fin de la descente est un peu poussive et la remontée qui suit l’est encore plus. Il faut dire que le sentier est raide et difficile et que les km commencent à peser dans les jambes. Je le motive comme je peux mais rien n’y fait. Nous laissons filer encore un peu dans la descente menant au second ravito à Mittlach. Descente difficile, technique et raide. Je me sens toujours bien. Le rythme ne m’a pas entamé.

CR Trail des Marcaires

Nous arrivons dans un beau champ d’herbe et pouvons savourer le second ravitaillement. On faut le plein d’eau et on mange. Il reste 10km à parcourir et 3 montées. L’essentiel de la difficulté est derrière nous mais ne prenons pas à la légère le reste. A présent, nous marchons en montée comme l’ensemble du peloton. Il devient également difficile de relancer en descente : il faut que la pente soit nettement favorable. Nous passons devant un cimetière miliaire. Nous longeons la vallée de départ et remontons une montée infernale et interminable vers Geissboedle. Descente vers le joli village de Sondernach et dernière difficulté du parcours ramenant à Metzeral. Les alpages et champs sont superbes : tout est vert. Ce trail se termine en 5h17 pour officielement 32km et 1700mD+. Un superbe parcours très typé montagne, technique avec des sentiers rocailleux, terreux. Magnifique passage en crête au Hohneck. Nous avons tous les 2 bien profités de la journée, à des degrés différents. J’ai apprécié le paysage tandis que mon pote à savouré chaque km vers la ligne, se permettant le luxe de me battre dans un sprint endiablé. Bon moment de partage permettant à mon pote de voir la ligne d’arrivée en lui faisant profiter de mon expérience. A renouveler sur mon terrain du sud l’an prochain et avec une année d’entrainement supplémentaire.

Tag(s) : #Rando'Trail
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