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Mont Ventoux (1911m) - Versant Nord

Samedi 18 juillet 2015 – week-end de canicule, encore ! Comme depuis 3 semaines. C’est pourquoi je décide de partir tôt en direction des flancs Nord du Mont Ventoux. Je me gare le long de la RD40, à l’un des départ permettant de gravir l’intégral du versant Nord du Mont Ventoux, au lieu-dit du Moulin Monin et de la Chapelle St-Basile (417m). Pas moins de 1500mD+ m’attendent avant de toucher le cairn au sommet du Mt Ventoux ! Versant Sud, il m’a fallu environ 2h30 depuis Flassan, pour monter les 16km, là, il n’y en a que 12. Et c’est bien l’impression que j’ai : le versant qui m’attend est beaucoup plus raide que le versant Sud. Il y a un camp Scout au niveau du moulin, que je dépasse rapidement sur une piste forestière. Le PR quitte alors la piste forestière pour effectuer une coupe. Je rejoins alors le GR9. C’est là que, quelques mètres plus loin, je ne vois pas les traces blanches et rouges du GR : je poursuis tout droit sur la piste forestière. Je m’inquiète un peu de ne pas voir le balisage, mais je me dis que si je continue à monter, j’arriverai bien à recroiser le GR. Echec, car au bois d’une dizaine de minutes, et après être passé devant un réservoir et avoir atteint un captage, je me retrouve devant une impasse au fond d’un vallon bien frais. Je fais demi-tour après 100mD+ pour rien. Ou comment se rajouter un peu de difficulté… Je peste, me décourage un peu sur mes chances de rallier le sommet après cet extra inutile, d’autant que mes jambes ne semblent pas être au top. Bref, je retrouve aisément le GR et suis quitte à présent pour une bonne grimpette sur une large piste. C’est raide et je ne parviens pas à courir. Il fait déjà bien chaud et les passages au soleil sont déjà bien éprouvants. Vers 800m d’altitude, court répit lorsque la piste ne grimpe plus trop. Je souffle un peu, veille à bien m’hydrater. Le sentier se resserre alors en un vrai single de montagne : il était temps. Je monte alors en croupe, au milieu des pins et des cigales hurlantes. Je suis face à une immense ravine de laquelle j’aperçois les parties pelées du sommet. La distance me semble encore longue avant le sommet, d’autant que je n’ai aucun point de repère dans cette ascension, à part à partir de la jonction des GR à Mt-Serein, que je n’ai pas encore dépassé.

Mont Ventoux (1911m) - Versant Nord

Je passe devant l’abri du Contrat (1400m) : une cabane ONF que je suis surpris de voir ici. Là, je débouche sur la piste. Ouf. A ce moment, je sais que je suis proche d’attaquer les 500 derniers mD+ du sommet, que je connais. Je commence aussi à doubler et croiser des randonneurs alors que c’était le néant jusqu’alors. 1416m : je me lance sur le GR4 pour filer vers le sommet. Il me reste 500mD+. Je sais que je suis capable d’enchainer et de courir dans cette portion, même si là, j’ai déjà 1000mD+ et un petit détour malheureux. A part quelques rares français, les randonneurs que je croise sont étrangers : je crois reconnaitre des espagnols et néerlandais évidement. Je cours, pour le moment, mais chaque cassure de pente m’oblige à marcher. Les jambes commencent à être un peu lourdes : je m’apprête à souffrir lorsque j’arriverai sous le sommet, au niveau de la route, en plein cagnard et dans les parties les plus raides dans les pierres. Je pense que je conserve malgré tout un bon rythme malgré quelques passages en marchant. Je suis une nouvelle fois surpris de voir des mélèzes sur les flancs de cette montagne. Je n’ai pas trop chaud, même en sortant dans le pierrier, grâce à une petite brise, mais je sais que le soleil tape fort. Je commence à penser à économiser mon eau en prévision de la descente et de la liaison en crête et sur le GR9 en versant Nord. Au sommet en 2h40, détour compris. Pas mal. Il a du me falloir quelques 30min pour faire les 500 derniers mètres : comme quoi, ça file. Foule des grands jours au sommet : plus de place parmi les vélos ni sur les bas-côtés de la route. Ca grouille de monde.

Mont Ventoux (1911m) - Versant Nord

Je décide donc de filer vers le Col des Tempêtes (1829m) où la foule commence à se disperser. La partie en crête est conforme à mes souvenirs : chiante sur la piste de ski, dans les pierres grossières qui gênent la progression. En plus, il fait chaud. J’en profite quand même pour admirer le sommet de la montagne pelée. Tête de la Grave (1627m), c’est la bascule. Ouf, bientôt les arbres pour se protéger du soleil, d’autant que j’ai laissé ma casquette à la maison (pas très malin). Je prends beaucoup de plaisir sur cette portion, tantôt en descente ou en légère montée, mais le single est magnifique ! Je retrouve un peu d’élan et profite du paysage sur les ravines. Retour au croisement des GR. C’est partie pour 1000mD- qui sera très longs, à cause de la chaleur. Je souffre malgré l’ombre et ne ventile pas assez en courant en descente. J’alterne les passages en courant et en marchant, sans croiser personne, excepté un couple de retraités sur le bas. La partie à découvert sur le bas est terrible et finie de m’épuiser. Au niveau du Moulin, une source… Je n’ai plus d’eau, je n’en boirai pas, comme ça juste sous la piste. Je plonge mon t-shirt depuis longtemps rangé pour me le coller sur la tête et la nuque.Ca me rafraichit immédiatement. Un bien fou. 5h de course 1800mD+ et 31km sous le soleil de plomb de la Provence. Je m’arrête à St-Léger-du-Ventoux boire à la fontaine car je n’ai absolument plus d’eau. Une fois rentré, c’est la sieste devant le tour de France, bien épuisé par cette belle sortie où j’ai encore vaincu le Ventoux, versant Nord dans son intégralité.

Tag(s) : #Rando'Trail
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