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Grande Tête de l'Obiou (2789m)

Lundi 13 juillet 2015 – levés à 5h : ça pique ! Il fait à peine frais au réveil. Mais l’agitation pour préparer le petit dej’et lever le camp nous réchauffe bien. Le soleil n’est pas encore levé et il fait encore bien sombre sur l’Obiou. Une 1ère voiture arrive vers 5h30 : 1ère personne seule à se lancer. Nous sommes calmes, chacun vacant à ses occupations personnelles et le ciel commence à rosier vers 6h. 6h10, nous partons : voiture chargée, nous la laissons pour la journée. Plusieurs voitures arrivent, certains sont déjà partis. Nous ne sommes pas les premiers, pas les derniers. Très rapidement nous quittons la piste menant au Col des Faïsses pour prendre un sentier dans les alpages. Quelques sapins, beaucoup de campanules, quelques œillets blancs. Et surtout, l’Obiou s’embrase ! Magnifique moment lorsque les premiers rayons du soleil viennent éclairer la montagne de nos rêves. La Grande Tête de l’Obiou et sa petite voisine sont magnifique sous cet éclairage. Nous progressons en crête, avec vue vers le Sud et le magnifique Plateau de Bure, lui aussi qui se réveille tranquillement. Les paysages sur les sommets alentours sont déjà superbes et la journée promet d’être riche en panorama de choix. Peu avant le Pas du Vallon (1896m) où nous rencontrons un troupeau de vaches paisibles marque le début des choses sérieuses après un 1er échauffement.

Grande Tête de l'Obiou (2789m)

Nous contournons quelques ressauts sur une jolie vire et arrivons dans un beau vallon herbeux. La pente est continue, mais pas encore trop forte. Nous contournons largement un petit mamelon pour nous retrouver face à la Combe du Petit Obiou : un mur quasi vertical entre le sommet principal et le Petit Obiou ! Une pente vertigineuse, verticale sur les derniers mètres et des pentes basses recouvertes des éboulis typiques au Dévoluy. Nous profitons de ce magnifique spectacle malgré le vent qui souffle fort depuis le matin et nous fait ressentir la fraicheur de l’air. Quelques marmottes sortent leur tête de-ci de-là. Nous cherchons alors du regard le cheminement nous permettant de déboucher entre les 2 Obiou, après avoir dépassés les « Gradins » ou la Vire de la Cravate. Comment allons-nous négocier cette difficulté ? Comment est le terrain ? Nous voyons déjà la sente que nous emprunterons à la descente, une sente qui coupe dans les éboulis pour nous éviter le beau détour que nous venons de faire. La pente se raidit encore alors que nous débutons l’ascension de la Combe du Petit Obiou, sur le flanc Nord-Est de l’Obiou. Ça glisse un peu, mais nous arrivons rapidement dans les barres et progressons sur des marches légèrement en dévers. Nous devons être vigilent et nous concentrer sur chacun de nos pas. Nous sommes à présent sous les falaises du Grand Obiou et nous rapprochons des barres rocheuses permettant d’accéder au col via les gradins. Tantôt nous grimpons, tantôt nous progressons de niveau jusqu’à traverser complètement la combe et nous lancer dans la partie terminale des gradins. Là, il faut le pied sûrs, bien garantir ses appuis car il n’y a pas le droit à l’erreur : les marches sont parfois très petites, le rocher déversant et la pente très raide. Mais c’est un passage très intéressant qui nous permet d’arriver au niveau dela Vire de la Cravate, entre les 2 Têtes de l’Obiou. La vue est superbe main gauche sur le Petit Obiou et sur la croupe permettant de contourner le sommet de l’Obiou pour poursuivre l’ascension. De plus, les sommets alentours nous réapparaissent enfin, notamment le Pic de Bure, la Tête de Lapras et les Agards.

Grande Tête de l'Obiou (2789m)

Nous reprenons quelques instants notre souffle et continuons notre chemin. De là, le sentier nous fait encore nous élever et gagner le flanc Sud de la montagne. Les paysages deviennent de plus en plus minéral : la pierre prend le pas sur la végétation, le Grand Ferrand apparait entre Lapras et l’Aupet. Nous négocions quelques petits passages en descente et nous retrouvons dans une traversée sous une dalle surcreusée : joli passage. C’est juste après que nous mettons la flèche à droite et montons droit entre les ressauts. Je vois alors voler derrière moi 2 lagopèdes ! Ils se posent et peux alors en observer et photographier un des deux. Très bel oiseau de couleur blanche et grise. La partie terminale est un peu moins intéressante : un pierrier assez grossier le long duquel une sente serpente. C’est alors que nous arrivons en vue de l’antenne relais ! Le sommet est là, à 2789m ! Nous venons de gravier le plus haut sommet du Dévoluy : la Grande Tête de l’Obiou, en à peine plus de 2h30. Le panorama à 360° est splendide. La vue s’étend sur la Chartreuse au nord, le Vercors à l’Ouest. A l’Est, ce sont les Ecrins et surtout, tous les sommets du Dévoluy sont là, très proches. Un très beau panorama, un, sur le Dévoluy minéral et gris, sur les Ecrins enneigés et les sommets aux alentours de Grenoble, d’un calcaire plus traditionnel. Seules 3 personnes sont nichées dans des aspérités au sommet. Nous sommes loin de la foule qui nous suit sur le sentier menant au sommet, et tant mieux. Nous sommes plus tranquilles pour profiter du sommet et de la vue. Nous nous rendons sur la pointe nord du sommet d’où la vue sur la Combe de Casse Rouge est magnifique : un pierrier dans lequel des traces de coulées de pierres sont visibles, ainsi qu’un beau névé et une combe qui se resserre en entonnoir à son extrémité : c’est le Couravou. Le Grand Ferrand domine bien son secteur du haut de ses 2758m. Après une bonne demi-heure à profiter malgré le vent et des températures ressenties bien loin de la chaleur des jours précédents, nous nous résolvons à redescendre de notre perchoir alors que 2 randonneurs arrivent sur notre promontoire, après avoir gravi la voie dite des « Cheminées » : ça passe avec quelques passages en III. A tenter, tout comme une autre variante, celle de la « Chartière », dans laquelle nous verrons s’engager un groupe de personne mal équipée et qui font tomber pierres sur pierres, ne se souciant pas des personnes en-dessous d’elle !

Grande Tête de l'Obiou (2789m)

La première partie de la descente est vite avalée, sans réelle difficulté. Nous nous retrouvons alors au col face au Petit Obiou sur lequel nous décidons de faire quelques pas, en quête de la grotte que nous ne trouverons malheureusement pas. Bien dommage au vue des photos vues sur les topos après coup. Mais ce n’est que partie remise, car à peine arrivés que nous savons que nous reviendrons explorer ces montagnes du Dévoluy : il y a tant à faire après les sommets ou des variantes à tester… La descente des gradins est négociée un peu plus prudemment car face à la pente, l’erreur ne pardonne pas sur les bancs de calcaire déversant. Une fois arrivés sur la dernière croupe, nous coupons dans les éboulis pour traverser la Combe du Petit Obiou et rejoindre le Pas du Vallon plus rapidement. Nous mangerons dans une belle pente herbeuse sous le Petit Obiou et apercevrons une marmotte durant la descente. Retour au point départ tranquillement pour cette belle rando de 1300mD+ et 13km (6h45). Une belle journée qui se termine vers 15h là où l’aventure avait commencé à l’aire de bivouac où nous profitons d’un peu d’ombre pour se boire une bonne bière les yeux rivés sur l’Obiou. Ce soir, nous ne serons plus que 3 et retournerons au camping de St-Etienne-en-Dévoluy après un passage à la maison de pays pour acheter des victuailles locales dont le Pipi de la marmotte (vin blanc à la fleur de sureau) et saucisson sans peu plat : un délice.

Tag(s) : #Rando Alpes
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