Pic de Bure (2709m)

Dimanche 12 juillet 2015 – Une fois encore levés à 6h45. Cette fois encore les températures ont été assez fraiches : 11°C dans la tente durant la nuit, mais le sommeil à bien permis de récupérer. Nous nous levons tous assez en forme, les jambes bien reposées espérons nous tous car une belle rando nous attend. Il va encore faire chaud sur le Dévoluy. 8h, nous quittons le camping, le camp démonté et nous rendons à la Cabane de l’Avalanche (1534m), au-dessus du départ du téléphérique permettant le ravitaillement du centre de l’IRAM, sur le plateau de Bure. Le parking se trouve dans une petite clairière, baignée d’un doux soleil matinal qui nous réchauffe doucement. La pente que nous allons prendre dès les premiers mètres de la rando vont finir de nous chauffer les muscles : pas de répit dans la forêt, entre sapins, campanules, lys et œillets, jusqu’à sortir de la forêt et atteindre une bergerie, au pied de Combe Corne. Le répit est de courte durée car il nous faut déjà escalader les contreforts des Têtes Rondes. Nous nous engageons dans une belle combe, entre le sommet de la Corne et les Crêtes de Coste Belle. Au loin, nous commençons à deviner la Combe Ratin, aux parois vertigineuses et dont les flancs sont couverts d’éboulis. Nous contournons une dépression (Denflairar). C’est là que nous prenons pleinement conscience du chemin nous restant à parcourir avant de sortir sur le Plateau de Bure à 2550m : une longue barre rocheuse surmonte la Combe Ratin et mène jusqu’au plateau. Encore un versant partiellement plongé dans l’ombre, où nous apercevons même quelques chamois, au frais, courir dans l’immense pierrier. La vue sur les Vallon de Coste Belle et de Corne est superbe : au milieu, le fameux rocher de la Traversée Héroïque, ce tunnel de pierre qui traverse la montagne de la Corne.

De loin, on arrive à deviner le cheminement, dans la Combe. La distance semble longue, mais après 45min soutenue, nous sortons enfin de la combe. Quel bonheur de remonter cette combe, sauvage à souhait. Sur le plateau, rencontre du 3ème type avec les 7 antenne de 15m de diamètre de l’interféromètre. Ambiance irréelle, surréaliste de voir ces antennes posées sur ce plateau à 2550m d’altitude. Rien alentour si ce n’est un immense plateau et 2 pic, l’un à l’Ouest (Tête de la Cluse – 2683m), l’autre à l’Est (Pic de Bure – 2709m). C’est vers cette seconde extrémité que nous nous dirigeons, vers le 3ème plus haut sommet du Dévoluy. Nous serpentons sur ce plateau, brulé par le soleil, sans air, en direction du point culminant, entre dolines et avens. Nous basculons ensuite sur le col en sortie de la Combe d’Aurouze, située sur le GR93. Là, il reste 200mD+ avant le sommet, facilement couvert, en faisant quelques zigzag. Superbe vue, encore une fois à 360° sur les Ecrins, magnifique : Ailefroide, la Barre des Ecrins. Plus loin, meme les Grandes Jorasses. Et, de l’autre côté du Dévoluy, le Rocher Rond, le Ferrand, l’Obiou et les Têtes L’Aupet et de Lapras. C’est superbe. Nous mangeons au sommet que nous avons rallié en moins de 3h.

Puis nous redescendons vers l’observatoire alors que 3 planeurs volent au-dessus du plateau. Tout droit sur les rails permettant de déplacer les antennes : le chemin est interminablement long. Nous nous attardons quelques longues minutes sous les antennes et amorçont la descente de la Combe Ratin. Hormis quelques passages un peu glissant sur des éboulis de petites tailles, mais courir dans les éboulis grossiers est un régal. A mi-pente, nous nous arretons et bifurquons en direction du vallon de Corne, qui passe à l’Ouest du sommet de la Corne. Encore un bon passage de surf dans les éboulis puis c’est le retour sur un petit single bien de montagne. Nous cherchons en vain la sortie de la Traversée Héroïque mais ne l’apercevons pas. La descente est sympa quoique surchauffée. Elle nous réserve encore de belles vues sur les contreforts de la Combe Ratin. Personne à signaler, juqu’à déboucher sur la piste terminale (1716m). Il reste encore 20mD- avant la Cabane de l’Avalanche. Encore une bonne rando d’environ 15km pour 1300mD+ et 6h30 de marche. Un très beau sommet qui mérite d’être parcouru en neige. Ça doit aussi valoir le coup.

Bien que nous ayons quitté le camping avec la promesse d’y revenir la nuit suivante, nous prenons une douche rapide car ce soir, c’est bivouac au pied de l’Obiou, pour gagner du temps et éviter les chaleurs en commençant la rando après 8h. Là, nous prévoyons le départ pour 6h, au levé du soleil. En chemin, nous nous arrêtons aux résurgences des Gillardes, où ressortent une très grosse partie des eaux du Dévoluy. Le débit est impressionnant, le spectacle rafraichissant avec l’eau à environ 10°C. Direction ensuite le petit hameau des Payas : là, nous nous rassemblons dans une seule voiture et montons sur une piste ONF par le Col de Samblue puis nous nous arrêtons peu avant le Col des Faïsses à 1565m. C’est sur une petite terrasse herbeuse, avec vue de 1er ordre sur l’Obiou que nous montons les tentes. Nous allons patiement attendre le coucher du soleil et la baisse de luminosité sur la montagne qui nous fait envie ! Elle est massive, immense et semble infranchissable. Nous jouons à chercher la trace que nous emprunterons. Nous cherchons à connaitre la difficulté de la voie normale de la Vire de la Cravate que nous allons emprunter. Et bien sur, nous refaisons le monde autour d’une bonne bière après cette belle journée, là 2ème de notre trip en Dévoluy. 3 vans arrivent pour passer la nuit, comme nous. Le soir, le vent souffle, mais nous sommes abrités par des arbres. Nous préparons les affaires pour le lendemain et profitons du spectacle du soleil déclinant sur l’Obiou, Grand et Petit Obiou. Nous nous couchons avec l’envie de nous lancer à l’assaut de ce sommet qui semble si escarpé.