Tête du Lac Autier (2740m)

Samedi 24 septembre 2016 – nous nous retrouvons à Nice avec encore une pointe de déception au moment de prendre la route de la Gordolasque : l’annulation du wee-end Viso express en raison des chutes de neige survenues la semaine passée. Le Mont Viso est recouvert de neige et n’a pas été gravit depuis. Il a été plus sage de repousser son ascension à des temps plus favorables, pour ne pas prendre des risques inutiles. Pour remplacer ce week-end italien, nous irons du côté du refuge de Nice pour gravir Chamineye (2921m) et la Cime de la Malédie (3059m) : une rando alpine et une course d’arêtes. Les prévisions sont bonnes malgré des nuages et un risque d’orage pour le samedi. Le temps est très couvert lorsque nous démarrons au Pont du Countet (1700m). Nous espérons que la pluie ne perturbe pas le week-end et nous laisse tranquille. Montée tranquille en 2h jusqu’au refuge de Nice (2232m) où nous déposons cordes, baudriers, casque et change dont nous n’aurons pas besoin pour Chamineye. Quelques marmottes sifflent encore. Un paturage de chevaux se trouve un peu derrière le refuge, au niveau du torrent de la Fous. Le temps ne semble pas allé à l’amélioration. Toutes les cimes sont bouchées, invisibles, dont le Clapier, le Gélas et Chamineye : la frontière est ennuagée. Seule la Tête du Lac Autier et la Cime Niré sont libres de nuages. Est-ce sage de tenter la traversée des arêtes de la Cime Chamineye alors qu’un risque d’orage est à craindre en début d’après-midi ? Sagement, une fois encore, nous renonçons… Et changeons d’objectif : nous reportons nos espoirs de sommet vers la Tête du Lac Autier (2740m), moins ambitieux. Le GR52 s’élève vers la Baisse de Basto jusqu’au Lac Niré (2353m). Chamineye et ses 2 sommets émergent momentanément alors que la face nord-ouest de la Tête du Lac domine le lac.

Nous quittons le GR et empruntons une sente serpentant dans les blocs. Nous pouvons détailler le parcours menant au sommet : 2 possibilités et 2 couloirs à remonter. Nous traversons les contreforts de la Cime Niré et nous retrouvons à la base des 2 couloirs. 2 équipes se forment, les cordées se séparent. Les couloirs sont marchés et la montée est facile dans chacun des 2 couloirs. Nous voyons s’envoler un beau lagopède en cours de mutation de son pelage. Nous arrivons alors à un petit collet (le Pas du Niré) où la vue sur les arêtes du Basto, le Grand Capelet, le Bégo et le vallon de l’Autier appaissent. La suite du cheminement se déroule en crête, jamais difficile jusq’au sommet où le Clapier et Chamineye sont complètement libérés des nuages… Et ça dure. Nous aurions pu nous lancer à l’assaut de cette dernière car le temps est stable sur ce secteur. Dommage mais tant pis, ce n’est rien, nous y retournerons. Plus loin, Gélas et Malédie restent invisibles et les nuages menacent plus en vallée et sur le Capelet. La vue depuis la Tête du Lac Autier (2740m) est agréable, panoramique sur le Neiglier, le Ponset, le Colomb. Dommage que le temps reste si couvert. Nous mangeons au sommet et amorçons la descente sur le refuge de Nice en échangeant les couloirs. Descente tranquille par le même itinéraire jusqu’au refuge. Personne en montagne. Gouter et verres sur la terrasse ensoleillée du refuge. Nous prenons possession des dortoirs et préparons les affaires pour le lendemain. Nous embarquerons toutes les affaires, sans rien laisser au refuge, pour ne pas y repasser. Les sacs seront un peu plus lourds, mais nous devrions nous en sortir. L’appréhension gagne chacun des membres des cordées du meneur de groupe au leader de cordée que le serais pour la 1^ère fois aux seconds de cordée manquant un peu de confiance. Mais le repas remonte le moral à chacun et donne des forces pour la longue journée qui s’annoncent. Il faut frais dans le dortoir mais la nuit sera chaude pour tout le monde.