Brec d'Utelle (1604m)

Samedi 12 avril 2014 – samedi de printemps ensoleillé équivaut tout de suite à une randonnée. Ca sera une belle boucle au départ du Figaret vers l’un des sommets classiques des Alpes-Maritimes, entre Vésubie et Tinée : l’ascension du Brec d’Utelle (1604m). Départ du hameau encore endormi sur les coups de 9h. Nous quittons rapidement l’enrobé pour emprunter un petit sentier qui monte en serpentant dans une jolie forêt de chênes, en suivant le GR510. Nous dépassons l’Ibac et la Chapelle Ste-Anne alors que la pente s’accentue sous nos pas et que des mouflons fuient en nous attendant approcher. Malgré le couvert végétal, nous devons rapidement nous découvrir pour ne pas se mettre en surchauffe. Mais de nouvelles pauses sont au programme lorsqu’on aperçoit la Cime du Diable et les Mont du Capelet Inf et Sup (dommage, le Grand Capelet reste dissimulé sous des nuages), ou quand on aperçoit un aigle planer sous les falaises entre les vallons des Pras et de Gorgate. Le sentier devient rapidement plus rocailleux avec des passages de pierriers, dans des éboulis. La végétation change également, avec une prédominance de pins sylvestres, avec toujours de très nombreuses primevères naines et autres espèces, et de jolies petites fleurs violettes. Des faucons crécerelles volettent également sous les falaises.

Nous effaçons un passage entre des barres rocheuses au-dessus du vallon de Gorgate et contournant la montagne homonyme et débouchons ensuite dans une zone de prairie justement nommé Le Pras, où siègent à la belle époque un troupeau de moutons. De là, nous avons une très jolie vue sur le Brec d’Utelle et le Petit Brec : nous pouvons juger toute la distance qu’il nous reste encore à parcourir. Avant d’atteindre le Col de Gratteloup, on bifurque plein sud et on amorce la dernière partie de l’ascension du Brec d’Utelle. On dépasse d’abord les Crêtes de Casal où de nombreux névés persistent dans une atmosphère bien fraiche, et sur lesquels des chenilles processionnaires forment une file ininterrompue, tant sur la neige que sur le sentier. Puis se profile le Petit Brec (1492m) que l’on contourne par le flanc Est. Le sentier se raidit encore jusqu’à atteindre une passe (b.155) entre le Petit Brec et le Brec d’Utelle. Là, on rejoint facilement le promontoire du Brec en se faufilant entre les pierres, blocs, genets et buis. 3h d’ascension et la récompense : un panorama à 360° sur Roccassiera, Aspremont, Cheiron/Vial, Tinée, Mounier. Quel beau chemin, en corniche ! Malheureusement, les nuages ont envahi les cimes du Mercantour et nommer les sommets est devenu impossible.

On revient quelques instants après pour s’élancer à nouveau sur le GR et filer jusqu’au Col du Castel Ginesté. On contourne la Tête d’Escandolier et la Tête de Riquier par l’ouest, dans une ambiance qui rappelle la Corse : pins, rocaille et feux passés servis dans la chaleur. Le Castel Ginesté (1344m) est vraiment impressionnant : des bancs de calcaire plissé. Nous allons avoir l’occasion de les admirer de plus près car notre chemin va nous amener sous ses falaises pour récupérer une crête qui va nous permettre d’éviter une longe traversée et des côtes en plus. La traversée du thym débute donc au niveau du col. On cale ensuite en crête, sur un sentier légèrement marqué par le passage des animaux. Un vallon très impressionnant part de sous la montagne, le Vallon de Sanibergue. On récupère finalement le sentier et le jalonnage jaune à la côte altimétrique 1017m. C’est là que le plus dur commence : une longue descente en forêt, sur un sentier très peu marqué, en dévers, ce qui va nous obliger à jouer les dahus. La descente est en outre très raide et glissante : peu de terre et de nombreuses pierres. Heureusement, on recoupe 2 ruisseaux, chargés d’une eau limpide et rafraichissante, avant de plonger sur l’église St-Honorat, quartier où les restanques sont occupées par des oliviers et des arbres fruitiers en fleur. On regagne la voiture avec de belles vues sur le Brec et le Castel. Quelle belle rando. 15km en 6h et 1260mD+.