Cime Nègre (2553m)

Dimanche 13 avril 2014 – Moyen pays le samedi, haut-pays le dimanche avec une nouvelle rando raquettes. Profitons-en, c’est la fin de saison. Roya, ce petit hameau de la Tinée nous le rappelle immédiatement. Plus de neige dans le village pourtant niché en creux de vallée à 1500m d’altitude, des fleurs un peu partout autour de nous (beaucoup de crocus violets et blancs), mais surtout, les premiers sifflements de marmottes se font entendre alors que nous traversons le torrent de Roya après un bout de piste dans les marno-calcaires tout ruisselant sous les barres du Donnas. Nous montons à flanc sur les Crêtes de la Montagne de l’Alp, celles qui mènent directement au Peyre de Vic, puis nous rejoignons le vallon de l’Alp, l’un des moult collecteurs de cette barre de orientée Est-Ouest. La neige, qui brille par son absence depuis le départ du village commence a être continuellement présente aux alentours de 1700m, mais nous ne chaussons pas les raquettes. La progression est toujours aisée dans une neige encore un peu dure qui tarde à se ramollit du fait que le soleil est masqué par un voile nuageux. Nous avons donc devant nous le Peyre de Vic et le Rocamaire, 2 belles aiguilles rocheuses. Plus à l’Est, c’est le Mont Férant (2382m), qui domine le village de Roya. Nous montons toujours dans un vallon avec pour objectif le Col de Crous (2204m) que nous devinons entre le Rocamaire et le Mt Férant. C’est d’ailleurs sur les flancs de cette montagne que nous apercevons un renard courir sur la neige. Une belle pente neigeuse, régulière nous permet de monter tranquillement et de contourner le Rocamaire pour arriver un peu en surplomb du Col de Crous.

De là, nous devrions apercevoir la Cime Nègre, mais les nuages sont poussés par le vent et viennent s’accrocher sur ce promontoire. Mais, alors que la suite de la journée semblait compromise, les nuages filent et nous nous retrouvons admiratifs devant cette belle pyramide, qui nous offre son visage Ouest. On en profite pour admirer le paysage : au sud du col c’est la vallée de Péone ; au nord, des sommets comme le Ténibre, le Corborant ou le Clai. La suite ne sera pas une sinécure. Il faut dépasser les Crêtes du Férant, passage assez raide qui étire le peloton, puis c’est une succession de montagnes russes pour nous mener au pied de la Cime Nègre. Mais là, alors que nous ne l’attendions plus, le soleil fait son apparition, pile au moment où le Mont Mounier (2817m) se dresse à l’Est derrière les barres de Sallevieille et la Combe de Crousette. Enfin un peu de vue sur les sommets de la haute Tinée. Ce qui est frappant, et que l’on ressent sous nos pieds, c’est la fin de la saison ! La neige a bien reculé, même sur les hauts sommets. La crête de la Montagne de l’Alp, même si elle est recouverte d’encore un bon mètre de neige, présente un versant sud très agressé par le redoux qui dure depuis quelques temps déjà. De-ci de-là, on voit affleurer les marnes noires, qui compose également le sommet de la Cime Nègre (2553m), que nous allons gagner muni de nos crampons.

Grand moment : celui de contempler d’un côté les crêtes du Mounier en passant par le Col de Crousette et de l’autre le reste des crêtes, vers Crous et le Mt Férant. Un panorama de choix entre Ténibre, Pelat, Sanguinerette et Côte de l’Ane. Une descente aussi raide que la montée et nous voilà partis pour passer sous la Cime Nègre, pour boucler la rando, en rejoignant le vallon de Sallevieille. Une longue traversée à flanc sous la cime et nous plongeons dans une pente très prononcée. Pas très engageante, d’autant que des vrombissements se font entendre : la neige tasse, les risques de départ de plaques sont réels. Espacés, nous rejoignons un terrain plus plat, sous les barres de Sallevieille. Le Monier est magnifique d’ici, une superbe combe. Nous rejoignons le GR5 au niveau des cabanes de Sallevieille où il ne nous reste qu’à caler vers le village via les gorges de la Maïris. Une superbe cascade est située en rive gauche du torrent. La descente est plaisante, sur un manteau neigeux parcellaire. Nous retrouvons le hameau réchauffé par les rayons du soleil, d’où nous pouvons contempler la boucle que nous venons de réaliser, en tournant autour du Mont Férant.