La Chaume - Val d'Entraunes

Samedi 15 février 2014 – Malgré une météo incertaine pour les 2 jours à venir, nous sommes une bonne quinzaine à répondre présents pour un week-end aux confins des Alpes-Maritimes, au Val d’Entraunes. Région assez éloignée de la côte : il faut bien y passer une nuit pour mieux profiter des espaces offerts. Direction Saint-Martin d’Entraunes, village niché sur une moraine au bord du Var. La passerelle en contre-bas du tunnel des Pignes ayant été emportée l’an dernier par le fleuve en crue, nous décidons de nous élancer du Pont du Martinet. Nous allons donc nous lancer à l’assaut de la Chaume par les bois de la Royère en rive gauche du torrent homonyme. Nous pouvons chausser les raquettes dès le départ, soit dès 1000m. La neige est très humide et gorgée d’eau, en témoigne la bruine qui commence à tomber alors que nous quittons le parking. Nous suivons globalement le sentier de randonnée d’été qui nous amène en de nombreux virages aux bergeries de la Royère. Il pleut tantôt ça bruine. Nous sommes partiellement abrités par les arbres et découvrons uniquement la vallée du Var bien large car tous les sommets rive droite sont masqués par les nuages très bas.

C’est là que nous quittons le maigre abri que nous procure les arbres vierges de leurs feuilles pour nous diriger vers les bergeries de l’Alp. Nous évoluons dans une belle purée de pois et toujours sous une fine pluie très légère. Rapide pause aux bergeries : la neige masque un étage aux vieilles bâtisses. A partir de ce moment, nous allons utiliser les azimuts voire allié au GPS pour gagner notre objectif. Il s’agit d’abord de tailler dans une pente assez raide surplombant les bergeries. Nous allons nous retrouver sous un mélézin d’hiver à tracer notre route dans une neige pas facile : très molle et mouillée dans laquelle faire le traceur est mis à rude épreuve. Puis nous effectuons une traversée à flanc, sans trop monter ni trop descendre avant d’obliquer vers l’Est avant le Ravin de Pointe de Bacha pour rejoindre la ligne de crêtes séparant Châteauneuf d’Entraunes de St-Martin d’Entraunes. Le vent se fait sentir, la brume est très présente, à tel point que nous ne voyons rien du paysage qui nous entoure, parait-il grandiose. Et La Chaume, notre objectif est totalement invisible. C’est au cap que nous allons atteindre la Chaume (2019m) après le passage d’un petit col et d’un petit mamelon sous le sommet. Seules quelques pierres ne sont pas recouvertes de neige au sommet et de rapides lucarnes permettent de deviner un peu les cimes alentours. Nous ne verrons pas la Cime de l’Aspre, pourtant si proche.

Après un repas rapide, nous décidons de ne pas tenter la boucle par la cime de Chamoussillon et un retour par les bois du Bec de l’Aigle. La neige n’est pas de bonne qualité et la bruine qui continue à tomber par moment nous obligerait à rester plus longtemps dehors. Le retour n’est pas si monotone car il faut être vigilent aux appuis fuyants de cette neige très humide. La descente sur la Bergerie de l’Alp sera assez sympa, d’autant que les nuages commencent un peu à s’élever. Nous mettrons la flèche après une dernière pause aux bergeries de la Royère pour rallier au plus vite le bas, en coupant les virages. Nous prendrons ensuite la direction du gîte Le Carré du Mercantour à Châteauneuf d’Entraunes après cette rando de 10km et 1100mD+. Il faudra enchainer le lendemain, avec une possible ascension de la Cime de l’Aspre, en fonction de la météo. Le gîte est situé dans un charmant petit village, perdu sur un plateau calcaire surmonté de marnes noires donnant un aspect chaotique au paysage. Le Carré du Mercantour est un gîte très convivial, petit et tenu par Marc, un homme très gentil est dévoué. Extinction des feux à 22h, tant la fatigue est présente, après une bonne balade et un départ très matinal.