Crêtes de la Blanche

Dimanche 6 juillet 2014 – réveil le plus tard possible pour un départ à 7h30 de Nice en direction du haut-pays et du hameau le plus reculé du département : Bousiéyas, un charment petit village accroché aux flancs de la montagne, à 8km du Col de la Bonette. Départ un peu poussif le temps de mettre en action nos corps meurtris par la journée de la veille à la spéléo. Coups aux jambes, courbatures à la ceinture abdominale et dans le haut du corps. Heureusement, nous aurons besoin d’autres qualités aujourd’hui. Nous nous élançons sur le GR5 (b.43) et traversons la Tinée, bien vaillante malgré le peu de kilomètres et d’affluents. Nous nous élevons sous un joli mélézin bien vert sous les contreforts de la Montagne de l’Alpe et rejoignons rapidement l’emplacement d’un ancien fort enterré au niveau du Lauzarouotte : une petite bergerie et une marre font face au Col de la Colombière que nous apercevons à présent entre la Tête Vinaigre et la Pointe Giassin. Il nous reste à traverser le Vallon de l’Issias, belle zone enherbée depuis laquelle nous avons une vue de première ordre sur le Vallon de Salso Moreno et les contreforts de l’Enchastraye.

Une fois au col de la Colombière (2237m), nous décidons, comme prévu de pousser jusqu’au sommet de la Tête de Vinaigre (2394m), occupée par un ancien fort en ruine. La vue est panoramique et à 360° sur les sommets de la Haute-Tinée, de la frontière du département (avec l’Italie et les Alpes de Haute-Provence), mais aussi sur les sommets du Haut-Var (Trou de l’Ane par exemple). Plein Est, c’est le Ténibre. Au Nord, nous distinguons même quelques sommets de la Haute Vallée de l’Ubaye, derrière le Col de Pouriac. Salso Moreno est probablement l’un des plus beaux vallons que je connaisse, avec ses dolines et ses contreforts creusés dans les marnes noires. La Cime de la Bonette et le col homonyme, dont la route est taillée à flancs de montagne est aussi bien visible, tout comme la suite de notre rando, en crêtes, le long de la montagne de la Blanche. Nous quittons le GR5 pour emprunter le GR56 de tour de pays et d’abord passer sous la Pointe Giassin où certains passages sont assez exposés alors que nous avons une jolie vue sur le vallon de St-Dalmas-le-Selvage.

Nous évoluons tantôt versant nord, tantôt versant sud de la crête de la Blanche et passons sous le sommet homonyme. Nous mangeons non loin du Col de la Blanche, avec vue sur les sommets de Haute Ubaye, sur Salso Moreno, sur la Bonette et la Vallon de l’Alpe très bien irrigué par le versant nord. De nombreux rhodondendrons, des anémones, aster et nombreuses fleurs jaunes recouvrent les pâturages. Nous atteignons ensuite le Col de l’Alpe sous la crête de Rougne. De là, la vue est encore différente sur le Trou de l’Ane et ses sommets acérés (Fort Carra). On devine bien le vallon de la Braisse et la Tête de Sanguinière, mais aussi le Col de l’Escuzier. Le passage du col de la Moutière, sous la Bonette est aussi bien visible. Nous descendons ensuite en direction du Col de Colombart, mais nous shuntons son passage pour nous retrouver plus vite dans le vallon de l’Alpe où de nombreuses marmottes saluent notre passage par de petits sifflements. Ce vallon est très humide, surement occupé par des lacs aujourd’hui asséchés. Après avoir dépassés la cabane de l’Alpe, nous devons contourner le Rocher du Prêtre qui se dresse devant nous, en suivant un sentier bien marqué et qui reçoit souvent des pierres venues des crêtes en surplomb. Puis c’est le retour au Lauzarouotte où il nous reste 45min environ, sous le mélézin avant de rejoindre les bords de Tinée et la voiture restée à Bousiéyas. Rando de 15km et 1000mD+ dans un joli décor panoramique.