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Aven Saint-Joseph (129-G4)

Samedi 25 janvier 2014 – Traditionnel regroupement à Près-du-Lac où on se serre dans un seul véhicule pour monter à St-Vallier. Aujourd’hui, galette par -135m de fond à l’Aven Saint-Joseph (129-G4). Avant d’accéder à l’entrée de la cavité, nous empruntons une quinzaine de minutes une piste (la piste du défens) et nous garons directement à côté de l’entrée qui est recouverte d’une chape béton fermée par des bastings. On se change dans la bonne humeur dans la petite clairière jouxtant l’entrée du St-Jo. C’est l’occasion d’enfiler pour la première fois les combi Mogot made in Pologne. Cette cavité a été découverte il y a 29 ans par les gens du Martel jusqu’à une profondeur de -135m. A l’amont et à l’aval de cette galerie, il y a 2 siphons qui permettent encore de découvrir plus de 2km de galerie. Sur les coups de 11h, nous nous engageons dans l’espace confiné d’entrée : un petit ressaut de 3m assez glissant qui ne nécessite pas la mise en place d’équipement. J’équipe la main courante qui mène après 2m au départ d’un beau puits de 25m, plein vide.

Aven Saint-Joseph (129-G4)

Une fois rendus à la base du puits, c’est là que les choses sérieuses commencent ! On emprunte un méandre très étroit et il faut se faufiler entre le calcaire. Un petit puits plus loin et nous sommes devant un boyau de 40m de long. Nous ne pouvons pas progresser à croupi, uniquement en rampant. Très vite, nous nous retrouvons dans 10cm d’eau sur le ventre, parfois 20, avec juste la tête hors de l’eau et quelques venues d’eau qui gouttent encore du toit du boyau. Heureusement, l’eau n’est pas froide, car elle entre rapidement dans les bottes et nous mouille le corps. Dans ce sens, le boyau passe bien : il faut dire que nous débutons juste la visite. Nous sommes ensuite face à 2 ressauts d’environ 3 et 5m facilement déescaladés grâce aux cordes en place et aux prises naturelles. Par contre, il y a encore pas mal d’eau qui coule vers le fond de la cavité et qui rempli quelques gours et marmites et nous nous faufilons dans des étroitures. Il faut ensuite descendre un petit P6 dont le départ s’effectue entre 2 blocs. Là, on arrive à la barre marquant le départ du grand P70 qui va nous faire caler jusqu’à -127m. Nous sommes plein vide, nous ne voyons le fond que grâce aux frontales des collègues déjà parvenus en bas du puits qui est immense, quasi circulaire, et dont les parois sont recouvertes de coulées de calcite, parfois quelques concrétions. Nous sommes continuellement sous une douche pendant la descente de ce puits. On rampe ensuite dans un court méandre avant d’atteinte une belle galerie fossile de 5m de diamètre : un superbe volume. Nous la parcourons dans son ensemble et revenons sur nous pas pour nous engager dans un méandre qui débouche sur un petit P9 : c’est là qu’on commence à entendre le grondement sourd de la rivière souterraine du Saint-Joseph. Elle est là, on s’en rapproche.

Aven Saint-Joseph (129-G4)

Là, on débouche sur la plus belle partie de la cavité : la rivière que l’on peut remonter à l’amont sur environ 600m. Nous allons devoir nous mouiller, encore, partiellement pour la remonter. Nous marcherons directement dans le lit de la rivière, entre les marmites, de petits canaux et de canyons. Le débit est assez important. Rapidement, nous allons avoir de l’eau jusqu’à la taille : ça saisit ! Nous arrivons à la première voute mouillante : nous allons devoir nous mettre à croupis et nous aurons uniquement la tête hors de l’eau avec le ventre au raz de la surface. Jute après nous « tombons » dans une vasque qui verra l’eau nous arriver jusqu’à la moitié de la poitrine ! Nous stoppons la remontée de la rivière au niveau de la seconde voute mouillante qui est elle complètement noyée. Elle mesure environ 5m. Là, nous amorçons le chemin du retour et nous allons devoir repasser par les mêmes passages : remettre le corps entièrement dans l’eau… C’est malgré tout une superbe visite avec de très jolies excentriques au plafond des galeries. L’équipement en double du P70 permet de facilité la remontée. Je prendrai une seconde douche, plus longue cette fois lors de l’ascension des 70m sur corde, épuisant. Et que dire du boyau qui est 10 fois plus éprouvant au retour. J’y laisserai beaucoup d’énergie, en plus à trainer un kit hyper lourd contenant la corde de 95m. Je prendrai mon temps pour finir de sortir et content de revoir un coin de ciel bleu alors que le soleil est presque couché après 6h sous terre.

Tag(s) : #Spéléo
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