Traversée dans la forêt tropicale humide

Samedi 16 février 2013 - Sur l'île de la Martinique, il y a une randonnée à faire impérativement... Le must : une traversée de 6h en plein cœur de la forêt tropicale humide de l'île ! Nous devons traverser une bonne partie de l'île pour nous rendre au Precheur, sur la plage de l'Anse Couleuvre, une superbe plage de sable noire, volcanique. Nous sommes en effet sous la majestueuse Montagne Pelée qui nous donne ce superbe écrin d'or noir. Au lever du soleil, derrière les palmiers, cette plage, entourée de falaises qui plongent directement dans la mer des Caraïbes est un superbe endroit. L'une des dernières plages où il est possible de se baigner : Plus au nord, cela devient impossible : seuls quelques surfeurs et bodyboarders s'y risquent à cause des courants très forts qui règnent dans le secteur. Nous avons rendez-vous avec un pêcheur qui arrive et accoste à 8h sur la plage : il doit nous transférer directement à Grand'Rivière, encore plus au nord. Entre Prêcheur et Grand'Rivière, il n'y a pas de route : forêt oblige.

Nous rentrerons donc par un sentier qui traverse le cœur de la forêt tropicale humide. Mais avant cela, 20min de pirogue pour rejoindre Grand'Rivière, petit village de pêcheurs au nord de l'île, uniquement accessible par la côte atlantique, et par une petite route très sinueuse et chaotique. Le voyage en pirogue est lui aussi remuant dans les eaux de la mer des Caraïbes qui se mélangent à celles de l'Océan Atlantique. Nous luttons contre les courants et découvrons une côte déchiquetée, inaccessible faite de falaises et criques reculées,paradis des pirates de la grande époque. On se croirait dans un film : Jurassique Park : falaises et forêt inaccessible. Pas si inaccessible que cela puisque nous allons la traversée pour rentrer à l'Anse Couleuvre. Le village de Grand'Rivière est paisible, hors du temps, vivant au rythme des arrivées de pirogues et de la pêche. 9h30, nous commençons à nous élever derrière le village très coloré et à pénétrer d'abord dans la forêt sèche, premier étage de la végétation, plus rapidement, elle devient humide.

Un petit sentier seprente alors entre les arbres immenses allant chercher toujours plus haut la lumière du soleil. Au sol, un sol couvert de feuilles, débris de végétation. Celle-ci semble se développer à une vitesse exceptionnelle. Nous enchainons les montées et les descentes sans autres objectifs que celui d'avancer et de réduire la distance entre nous et Prêcheur. Personne ! Seuls nous et la forêt peuplée d'habitants que nous ne voudrions pas croiser : des mygales (Matoutou Falaises), de trigonocéphale (l'un des serpents les plus dangereux) et j'en passe. En journée, la forêt semble comme éteinte, mais à la nuit tombée, la faune se réveille. Nous ne verrons pas de serpents, mais croiserons quelques mygales... A milieu de la traversée, nous descendons 2 rivières qui descendent de la Pelée. Leurs lits sont chaotiques, du fait des nombreuses tempêtes qui sévissent dans la région chaque année. Nous arrivons au fromager géant, le plus gros arbre du secteur, avec la base de son tronc qui est en faite une partie des racines aériennes. Côté flore, nous verrons beaucoup de balisiers, des cabosses de cacao, café, champignons hallucinogènes et autres essences tropicales qui trouvent leur essor ici au coeur de la forêt. Nous arrivons au coucher du soleil à l'Anse Couleuvre, pour une baignade revigorante après une longue, très longue traversée en immersion totale dans une terre hostile aux petits hommes que nous sommes. Une journée mémorable, ponctuée par un joli spot au crépuscule.