Lakagigar

Samedi 29 aout 2015 - nous partons du camping de Kirkjubaejarklaustur vers 10h, tout excité à l’idée de faire le Laki par beau temps, condition sine qua none pour y aller et bien en profiter. Car ce matin, soleil au réveil et la nuit a été un peu fraiche (proximité de la mer). Nous quittons Klastur et partons plein Est sur la route n°1 jusqu’à s’engager plein Nord sur la F206 : piste menant au parc du Lakagigar. D’abord une route revêtue sinueuse puis nous laissons la route goudronnée main gauche pour s’engager sur la piste. Avec la F208, c’est le morceau du voyage selon de nombreux blogs de voyage et récits que nous avons pu lire. Elle est très rapide dans un 1er temps avec de belles portions rectilignes nous permettant de nous enfoncer dans les hautes terres. Autour de nous, c’est le désert, un désert minéral assez plat. Le relief est rehaussé par les sommets en bordure de la zone. Puis nous nous rapprochons d’une rivière et quelques monta calla permettent de rentrer et sortir du lit de la rivière. Il y a aussi de beaux gués à franchir, pas insurmontables comparés à ceux rencontrés lors de notre sortie du Landmannalaugar. Le plus impressionnant, c’est lorsque nous approchons de la partie centrale du Lakagigar : nous avons alors affaire à des coulées de laves. La piste serpente alors entre les monticules de lave. La piste devient alors extrêmement sinueuse et rugueuse. C’est comme la traversée à pied de la coulée au Landmannalaugar, sauf que cette fois, nous sommes en voiture et ça secoue ! Nous cherchons des yeux les cratères du Laki, d’abord trop loin avant de les deviner, juste là, à porter de roues. Le soleil a depuis longtemps fait son apparition offrant quelques belles sessions photos lors de la traversée des gués ou en roulant à grande vitesse sur la piste avec un nuage de poussière. Nous dépassons le visitor centor et nous garons sur un parking juste au-dessus de celui-ci, au pied du sommet du Laki, que nous allons grimper !

Lakagigar = les cratères du Laki ; éruption la plus importante des temps historiques (l’autre est celle d’Eldgja) ; pendant 8 mois, entre le 8 juin 1783 jusqu’au 7 février 1784, une fissure longue de 27km s’ouvre et répand 15km3 de coulées basaltiques (couvrant une surface de 656km² et s’étendant sur 60km) et un volume total d’éjecta de 0.91 km3. 115 cratères se sont formés le long de la fissure et des fontaines de laves de 800 à 1400m se sont créées. L’éruption, aussi appelée Feu de Skafta (Skaftáreldar), a eu des répercutions catastrophique sur les terres islandais (bétails décimés et terres souillées) mais aussi sur l‘Europe entière, entrainant une petite période glaciaire sur les années qui ont suivi cette éruption, conséquence directe de l‘émission de gaz volcanique montant dans les hautes states de l‘atmosphère. Les effets sont moindres mais notables sur le reste du monde (baisse de précipitations durant les moussons africaine et indienne ; baisse du débit du Nil ; épisodes de froid prolongés en Amérique du Nord ; glace dans le Golfe du Mexique).

Ascension du Mont Laki, point culminant de la chaine de volcans issus de l‘éruption. Très rapidement, nous prenons conscience de l‘alignement volcanique au Sud et devinons la piste qui permet de faire le tour de cette partie, essentiellement sableuse. Splendide ! Extraordinaire, géantissime. La furie de la terre a du êtreinimaginable quand on voit au nord et au sud la ligne de fissure constellée de cratères ! La fissure semble aller toucher le Vatnajökull au nord d‘où une vaste plaine descend vers Langisjor et d‘autres lacs tout aussi impressionnants. La vue à 360° depuis le Mont Laki est l‘un des plus beaux points de vue jusqu‘à présent. Nous goutons ce plaisir sous un doux soleil et une légère brise et profitons du panorama. Photos t-shirts à ladescente : sous ce beau soleil, on croirait rêver et ne pas être en Islande, à 800 et quelques mètres.

Repas au niveau du visitor center : nous discutons alors de la zone et de la possibilité/praticabilité de la piste permettant de faire la boucle du Laki en ressortant à Blaguil. Vendu, nous y allons malgré l‘apparition des nuages masquant le soleil. Le temps devient tout de suite plus hostile et c‘est sous de gros nuages noirs que nous nous lançons dans la boucle du Laki sur une belle piste sableuse qui serpente entre les cônes. Arrêt au niveau d‘un lac de cratère dans l‘un d‘eux. Les décors sont sublimes. La piste devient plus chaotique lorsque l‘on traverse les coulées de lave. Un gué ! Il est large et très chaotique pour le Pathfinder, mais le torrent et la végétation alentour, allié aux nuages, rendent de belles photos. Passage à proximité du hameau de Blaguil : nous sommes sortis du parc mais il reste encore un sacré bout de piste pour rejoindre la civilisation, et quelques belles parties de 4*4, les mêmes qu‘à l‘aller, mais avec un pilote différent.