Aven des Baoudillouns - Réseau Berthier

Dimanche 16 novembre 2014 – les affaires de spéléo sont à peine sèches ce matin au réveil : l’intérieur des bottes très humide, les extrémités de la sous-combi encore légèrement humide et le baudrier l’est également. Il faut malgré tout repréparer le sac pour une nouvelle exploration prévue sur le plateau de Calern. Mais aujourd’hui, il fera beau. Nous gagnons le parking de l’observatoire sous un beau ciel bleu, mais ce qui nous saisit en sortant, c’est le vent ! Ce ciel bleu ne pouvait être dû au hasard. Il est le fruit d’un vent du nord très froid qui nous cingle le visage, seule partie du corps qui dépasse. Nous nous chargeons rapidement et prenons la direction du petit refuge des Baoudillouns, 500m plus au nord. Superbe vue sur les crêtes du Cheiron et le Mt Mounier enneigé derrière. Le plateau, battu par les vents laisse dépasser quelques rares pins et des touffes de thym et lavande au ras du sol, entre les lapiaz. Heureusement, l’entrée du trou 41-B est située au sommet d’un banc de calcaire qui nous permet de nous changer bien abrités du vent. Là, la température monte des quelques bons degrés. Nous mangeons un rapide morceau, nous changeons et préparons les kits de corde et d’amarrages. 2 cordes et 50m raboutées pour le puit d’entrée d’une quinzaine de mètre, la longue vire et la seconde descente d’une trentaine de mètre vers le Réseau Berthier. Une seconde corde de 30m et au cas où nous serions motivés (comprendre pas mouillés), une 3ème corde pour atteindre le fond du réseau à près de 90m sous la surface. L’entrée est magnifique : une faille s’ouvre dans le sol entre les bancs de calcaire.

Nous mettons en place la main courante et les amarrages en tête de puit pour descendre dans un puit qui s’élargit rapidement : les parois sont lisses, couvertes de mousse et le puit est presque parfaitement circulaire Nous rejoignons ensuite une petite vire très humide. C’est là que nous débutons la mise en place de la main courante à une quinzaine de mètre au-dessus du fond du puits. Il y a juste de quoi progresser, mais il faut veiller à nos appuis car ça glisse un peu. Les spits sont régulièrement placés et la progression se passe bien jusqu’à rencontrer 2 amarrages : début de la descente. Il faut passer sous une énorme coulée de calcite blanche qui donne de belles stalactites. La longueur se termine par un pendule qui remonter sur une coulée de calcite marquant l’entrée dans le Réseau Berthier. Nous nous engageons dans un beau méandre avec de belles concrétions. Un petit passage se révèle assez accrobatique puis nous descendons dans une étroiture où je mets en place la main courante puis la corde descendant dans la faille. Cette faille s’élargit rapidement et nous descendons sur environ 20m. Là, nous stoppons notre progression.

La suite du Réseau Berthier se finit plus bas, mais nous devrions passer sous le ruissellement d’eau. Nous décidons de ne pas aller plus loin et de remonter tranquillement à la surface. Là où nous sommes, on voit bien les bancs de calcaire d’épaisseur variable : certains pluri-centimétriques et d’autres pluri-décimétriques. C’est beau. Nous nous extirpons des étroitures et nous retrouvons au départ du pendule pour remonter à la vire. Nous voyons une petite chauve-souris. Je remonte en dernier pour déséquiper la vire avec au passage un beau vol, bien enrayé par ma poigné judicieusement placée. Première vraie petite frayeur en spéléo ! Je sors donc le dernier alors que le soleil est déjà couché : la luminosité tombera bien vite, le vent frais toujours présent. Nous rangeons rapidement les mousquetons et cordes dans les kits, nous changeons en mettant des couches bien chaudes et rentrons à la voiture, guidés par l’ombre des pins des dernières lueurs du jours alors que les premières étoiles apparaissent dans la voute céleste. Bon petit week-end dédié à la spéléo et durant lequel nous aurons pu équiper les cavités et progresser dans différentes conditions dont des torrents d’eau et passages rendus glissants par l’humidité.