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Beaume Robert

Dimanche 27 septembre 2015 – rdv à 8h45 pétante sur le parking du Castellet au Rouret. Nous nous garons sous les pins et commençons à nous changer en attendant le reste de l’équipe et notre hôte, celui qui découvrit la cavité de la Beaume Robert. Celle-ci est connue de longue date, mais les explorateurs restaient bloqués devant un siphon infranchissable. C’est durant les années 1960 qu’il fut franchi. Aujourd’hui, la cavité développe près de 5000m de galerie et est certainement l’une des cavités les plus intéressantes aux vues de son concrétionnement. Un poteau électrique se dresse au-dessus de l’entrée artificielle : elle est cerclée d’une barrière et d’une trappe que l’on peut verrouiller. Le poteau amène une ligne de 380V au fond du trou, pour alimenter en électricité les éclairages et pompes du réseau. Nous entrons sous terre vers 10h par une première échelle d’environ 8m, suivie d’un puits P15. Ce puits est équipé en fixe d’une échelle spéléo souple ainsi que d’un treuil pouvant remonter jusqu’à 200kg. Reste alors 15m à descendre pour rejoindre la base du P38. Là, nous pouvons nous délester de notre matériel de spéléo : baudrier, longues, bloqueurs, descendeur. Il sera inutile dans cette cavité. Bref aller/retour vers la Salle Ménard et la Salle du Dinosaure : la nature a sculpté un véritable dinosaure dans la roche. Vient alors le moment de se mouiller : une salle marque l’entrée d’un tunnel aujourd’hui élargi au plafond. Cette salle comprend un ponton sur lequel des brosses n’attendent que notre retour. L’eau nous arrive jusqu’à la taille. Il faut s’abaisser un peu pour passer une ancienne voute mouillante. Seul le haut du corps reste au sec. Nous voilà rendu dans une salle un peu spéciale, en complet décalage avec le monde spéléo que je connais : une pompe est en place, une armoire électrique accrochée au mur vers laquelle des rallonges, câbles et prises rayonnent. La salle s’illumine alors.

Beaume Robert

Nous lançons la pompe qui doit vider un 1er siphon de 30m. Nous voyons d’autres tuyaux en train de cracher continuellement de l’eau : ils vident le second siphon, celui de 100m situé juste derrière le siphon de 30m. A cette époque de l’année, nous sommes au plus bas de l’étiage, ce qui permet d’accéder dans les meilleures conditions aux parties habituellement noyées du réseau de la Beaume Robert. Petite pause jus de fruits en attendant que les siphons finissent de se vider, soit environ 30min pour le siphon de 30m. L’une des pompes du siphon de 100m s’arrête de cracher : c’est le signal. Notre guide essaye de vider un max d’eau dans le siphon de 30m et nous nous lançons. Nous enchainons le passage des 2 siphons. Ils ont été largement élargis ce qui fait que nous passons bien, essentiellement à croupis plutôt qu’à ramper. Il y a juste 2 passages un peu bas qui nécessite de bien se plier et de ne laisser dépasser de l’eau que le torse. On comprend pourquoi ces passages peuvent être dangereux si les pompes s’arrêtent. Aujourd’hui, ces passages de siphons laissent plus penser à un canyon que des siphons tellement ils ont été élargi. Nous pouvons enfin découvrir les concrétions promises dans la Salle Blanche. Tout y passe : fistuleuses, excentriques, colonnes, méduses, draperies… C’est magnifique. En plus, pas besoin de frontale : des lampes sont installées à demeure. Nous veillons à ne rien casser et à ne pas toucher les murs pour ne pas les salir. Et ce n’est pas fini : il reste encore tant à découvrir ! Avant de repasser les siphons, petit détour vers la Galerie du Réseau Scintillant où nous pouvons admirer de très beaux cristaux d’aragonites et des boules de calcite. Visite du Réseau de l’Oubli. De retour à la salle de la pompe, les difficultés sont à présent derrière nous. Nous pouvons nous diriger vers la Salle des 3 Christian et traverser la Salle de la Proue : comme un navire se dresse devant nous avec un filet d’eau à ses pieds. Enfin un peu de spéléo lorsqu’il faut ramper, se contorsionner durant 60m pour traverser l’effondrement cyclopéen où les étais ont plus un rôle décoratif… C’est assez rude, mais les étroitures s’enchainent bien sauf pour l’un des membres de l’équipe qui devra renoncer, perclus de crampes.

Beaume Robert

C’est alors l’heure du grand moment de la journée :la visite du Couloir des Dieux : amazing ! Des concrétions d’un blanc immaculé en contre-haut d’un beau canyon aux belles dimensions. Afin de limiter les risques de pollution à la boue, nous nous sommes nettoyés à l’aide de brosses dans une belle vasque où nous nous sommes mouillés jusqu’à la taille. Pas question de trop attendre pour ne pas avoir froid. Les lumières au vapeur de mercure rehaussent la beauté du lieu : c’est splendide. Colonnes, méduses, excentriques et fistuleuses. C’est la plus belle salle que j’ai eu la chance de découvrir jusqu’à présent. Notre visite se poursuivra jusqu’à la Salle du Trône en passant par Galerie du Sphinx. La remontée sera rapide car sans détour, même le passage de l’effondrement vite avalé. Nous remontons le puits de 15m tantôt sur corde, sur treuil ou à l’échelle spéléo. La visite nous a tous enchanté. Nous remercions chaleureusement notre hôte qui a passé sa vie de spéléo à travailler dans ce trou. Ce n’est pas de l’eau qui coule dans ce trou, mais de la sueur tant il a fallu travailler, creuser, dégager pour découvrir ses merveilles, protégées, que seules quelques personnes peuvent découvrir chaque année.

Tag(s) : #Spéléo
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