Cap Corse - sentier des Douaniers

Vendredi 12 septembre 2014 – grasse matinée relative puisque le programme prévoit de prendre un bateau à destination de Barcaggio, village à l’extrémité nord du Cap Corse. Le départ est fixé à 10h depuis le port et comme nous sommes sur place, c’est l’avantage. Le temps semble changeant lorsque nous arrivons sur le port avec de gros nuages menaçants au large : viendront-ils jusque-là ? Et quand on regarde au nord, c’est pareil, il semble que ce soit couvert… Nous essuierons une très bonne averse durant la traversée en bateau d’environ 45min. Les employés de la compagnie nous disent que c’était un évènement prévu et qu’il est temporaire : il va passer rapidement. Déjà, bon point, nous ne marchons pas pendant ce gros temps. La mer est un peu formée et les paysages du Cap Corse semblent tout droit venus d’Ecosse ou de Bretagne. Houle, pluie et côte tortueuse. Nous passons devant la grande Baie de Tamarone et la seule tour génoise ayant les pieds dans l’eau : la Tour Santa Maria. Les Îles Finocchiarola sont copieusement arrosés par les vagues. Nous apercevons enfin Barcaggio après avoir dépassé la Tour Agnello et la Baie de Capandola, toujours sous le mauvais temps. Nous débarquons et les quelques minutes que nous marchons en direction du bar/hôtel suffisent à nous mouiller plus que de raison. Du coup, il fait un peu frais. Nous décidons de laisser passer l’orage au sec avant de nous lancer sur le sentier des douaniers pour rentrer à Macinaggio par le sentier du littoral. Vers 11h30, il semble y avoir du mieux : la pluie a cessé, le vent pousse les nuages et le ciel se dégage un peu. Nous partons vers l’aventure. Barcaggio est bien calé dans une petite baie fermée par une grande plage, la plage de Cala que nous traversons plus facilement car le sable est encore humide après les fortes pluies du matin.

Nous gagnons la tour génoise d’Agnello sur la pointe homonyme en 1h et décidons de manger ici : d’un côte la vue sur la baie de Barcoggio et au sud la Baie de Capandola qui se dessine, même si le temps est encore bien gris, mais nous sentons un léger mieux. Après le repas, le soleil apparait alors que nous traversons le maquis corse du littoral (genêts, cistes, myrtes, immortels) d’où les senteurs exaltent. Mais nous nous autorisons un petit extra vers la Cima di a Campana (187m) : une centaine de mètres de D+ alors qu’il commence à faire bien chaud et juste après manger, c’est éprouvant. La vue est belle d’en haut, surtout sur Capandola et ses falaises qui tombent dans une eau bleue limpide. Un bateau Corsica Ferries passe au large et on entend son ronronnement. La côte italienne apparait au loin à l’Est. Le temps est à l’opposé du matin et c’est tant mieux. Nous redescendons et poursuivons notre marche en surplomb de la mer qui nous réserve quelques belles vue sur de petites calanques et criques dans lesquelles la mer vient s’engouffrer à grand fracas de vagues. Nous contournons une dernière pointe et apercevons enfin Cala Francese : un possible lieu de baignade. Une belle plage de sable se dessine mais plus nous nous approchons, plus nous voyons les posidonies qui empiètent sur la plage alors que d’autres, nombreuses, flottent. Nous ne voulons pas nous baigner là et poussons donc jusqu’à Cala Genovese, à peine plus loin, derrière Punta Vecchia. Le sentier des douaniers du Cap Corse est en fait une succession de courtes montées suivies de courtes descentes. Comme dans le Var, c’est casse pate et dur de maintenir un rythme régulier, mais les vues sont toujours belles. Même topo à Genovese, mais il y a une extrémité de la plage sans posidonie. C’est parfait : nous nous changeons et nous jetons à l’eau dans une eau à peine plus fraiche malgré la pluie et le manque de soleil de la matinée. Il y a quelques vagues et l’eau est trouble. Pas de méduse malgré tout. Courte baignade mais salvatrice pour se rafraichir un peu et casser le rythme de la rando. Nous restons quelques instants sur les rochers à sécher et repartons pour atteindre la tour au pied dans l’eau : Santa Maria. Elle est en mauvaise état et un seul côté est encore entier : la tour est éventrée.

Derrière la pointe qui suit, nous sommes face aux Îles Finocchiarola, 3 îlets dont l’un possède une tour ruinée. Une belle plage, la plage des îles arrivent ensuite avec de nombreuses vaches en liberté, ce qui donne un certain caractère au lieu. Chose surprenante, certaines ont des cornes qui poussent soit vers les yeux, soit vers le crâne… Les coupe-t-on ou l’animal est condamné avec le temps qui passe ? Après plusieurs montées et descentes, nous arrivons en vue la grande Baie de Tamarone, accessible en piste depuis Macinaggio. Des gardes de la réserve du littoral veillent à la bonne application des règles du parc : chien en laisse, pas de bivouac… Macinaggio, point d’arrivée est en vue derrière Punta di a Cosica et une dernière grimpette. Nous longeons une longue plage et arrivons au port d’où nous sommes partis le matin avant l’orage. Le soleil est déjà bien bas après nos 13km parcourus sur le sentier des Douaniers (400mD+ au total). Les nombreuses pauses auront fait durer un peu la rando, mais c’est bien parfois de prendre son temps. Nous dégustons une bonne glace artisanale sur le port et allons faire quelques courses à la superette avant de rentrer au camping pour la mission lave-linge qui prendra plus de temps que prévu suite : suite aux intempéries de la journée, le circuit électrique du camping est perturbé et la machine ne fonctionne pas. Branlebas de combat avec Roger le gérant pour la remettre en marche. C’est en fait le congélateur qui a grillé et court-circuité la laverie. Mais tout se résout. Nous étendons le linge sur le fil en ne nous faisant guère d’illusion… Au vue de l’humidité de la 1ère nuit, rien ne va sécher… Il faudra faire une voiture gitant demain à St-Florent, mais nous en avons l’habitude. Cette nuit encore, nous sommes réveillés par les aboiements de chien dans la campagne, probablement excités par les cochons en liberté.