Salina - Mte Fossa delle Felci

Vendredi 23 mai 2014 – le temps est un peu brumeux ce matin, comme orageux. Nous prenons comme tous les jours le premier bateau pour Isola di Salina, juste au nord de Liapri et débarquons à San Marina Salina, toujours sous un ciel gris et qui semble devenir menaçant. Avant d’accoster, nous apercevons un phare à la pointe sud de l’île. Il s’agit du phare de Lingua, l’une des petites localités de Salina. SM Salina est un village bien calme. Peu de monde dans les rues à 9h du matin. Nous traversons le village et essuyons quelques gouttes de pluie, rien de plus au moment où nous prenons le sentier menant au point culminant de l’île : le Monte Fossa delle Felci (962m), l’un des 2 volcans qui occupe l’île de Salina. Comme sur Stromboli, les maisons sont essentiellement colorées en blanc. Nous quittons le bitume pour emprunter une piste qui s’enfonce dans un vallon. De part et d’autre de la piste, les parois sont bien raides : nous sommes directement dans les dépôts du volcan. Une superposition de coulées de lave de de dépôts de scories, qui se sont accumulés lors des différentes éruptions du Monte Fossa. Après une première tentative pendant laquelle nous nous sommes heurtés à un mur de végétation, nous trouvons le bon vallon qui permet de suivre le chemin, le long de Serro Cicirilla. Car c’est une des autres particularités de Salina : on a l’impression d’être sur une île tropicale à cause de la végétation luxuriante.

Le Mte Fossa delle Felci est d’ailleurs une réserve naturelle car on y trouve des fougères assez impressionnantes. Durant cette ascension, pas de détail : le sentier monte directement dans la pente, sans s’embarrasser de virages. L’effort est soutenu durant 2h, temps qu’il nous faut pour avaler les 900mD+, non sans admirer le paysage derrière nous. Les ravins sont impressionnants. Quelques dégagements de vue nous permettent de voir le chemin parcourus et de voir ce qu’il reste à parcourir. Nous passons en crêtes au-dessus d’une grotte que nous ne pouvons voir. La végétation est tantôt dense tantôt quasi absente. Nous entrons ensuite dans une forêt de feuillus alors que les premières petites fougères apparaissent. La pente est toujours aussi sévère, dans la pente. Le sol devient glissant sous couvert des arbres : les pierres sont recouvertes de mousse, sinon, les scories glissent sous nos pieds. Ce n’est pas une montée facile, mais en dosant bien l’effort, on arrive à tenir une bonne cadence, en veillant à bien s’hydrater car le temps est lourd et il fait très chaud, même si le soleil ne brille pas. Nous arrivons ensuite au sommet, au niveau d’un petit refuge. A côté d’un abri se trouve un puits et une antenne se trouve sur le promontoire rocheux qui offre une belle vue sur Liapri au sud et Filicudi à l’ouest. Nous traversons une zone de maquis au sommet et avons ensuite une très belle vue sur Lingua, sa lagune et le phare. Nous ne faisons pas le tour du cratère et ne voyons que très peu de fougères.

Nous amorçons ensuite la descente, en espérant qu’elle soit moins glissante que la montée. Il faudrait que le type de terrain soit différent car le pente sera la même, seulement emputée de 200mD-, étant donné que nous stoppons à Lenni, village qui n’est pas situé au niveau de la mer, mais coincé entre la Fossa et le Monte dei Porri. La descente est plaisante. Nous mangeons à mi pente avec une vue sur Lenni et le cône parfait du Porri. De là où nous sommes, il semble recouvert uniquement de végétation rase. Nous aimerions bien y monter, mais le sentier semble bien hasardeux et les scories seraient par ailleurs hyper glissantes. Nous traversons plusieurs étendues d’eucalyptus dont les feuilles sont bien odorantes. Nous faisons fuir un serpent qui trônait au milieu du sentier. Totalement noir. Est-il dangereux ou inoffensif ? Nous n’avons pour l’heure la réponse. Il est juste d’une taille imposante et très vif. C’est à notre retour que nous rechercherons de quel type de serpent il s’agit. C’est en fait une couleuvre inoffensive : le biacco. Nous sommes quitte pour une belle frayeur et je scrute chaque fourré et suis attentif au moindre bruit étrange de serpent aux alentours. Lenni est un petit village très tranquille où passent seulement quelques voitures et les bus, de manière assez irrégulière. Miracle, il y a des fontaines. De quoi se rafraichir un peu le visage, d’autant que le soleil fait son apparition.

Nous attendons le bus sur la place centrale. Il va nous déposer à Malfa, autre petite localité située sur la côte nord. Le bus nous fait passer le petit col de Valdichiesa, point de passage entre la Fossa delle Felci et le Porri. Nous observons les 2 volcans et apercevons à présent le cratère de la Fossa delle Felci : le volcan est en fait ouvert sur le nord-ouest, éventré par une coulée de lave. De là où nous étions au sommet, nous ne pouvions le voir. Nous étions en bordure externe du cratère. Cette rando sur le point culminant de l’île nous aura fait parcourir près de 1000mD+ en à peine 10km : du concentré ! A Malfa, on se croirait arrivé au bout du monde. A part les habitations qui montre qu’il y a du monde : pas un bruit, pas de circulation et le village en surplomb de la mer. Des maisons blanches, des ruelles pentues, de jolies fleurs : bref, un endroit de paradis. Nous cherchons le moyen d’accéder à la plage non loin de Punta di Scario. En 10min, nous descendons sur un joli sentier qui nous faut rejoindre le bord de mer, sous une belle épaisseur de coulée de lave, qui vient se jeter directement dans la mer. Depuis la plage, nous n’apercevons même pas le village. On est encore un peu plus isolé. La plage est recouverte de gros galets et est séparée en 2 anses Le vent souffle un peu. Nous avons 40min devant nous avant le bus du retour vers Salina SM : c’est le moment de se baigner et de profiter de ce cadre idyllique. En plus, il n’y a pas de méduse dans ces eaux limpides. Surprise, l’eau est moins froide qu’à Vulcano. Les galets au fond de l’eau me fond vite rentrer dans l’eau. Ca fait du bien de se baigner. Un énorme bloc sépare les 2 anses. On peut se poser tranquillement et sécher sous les rayons bienfaiteurs du soleil de Salina. Nous rentrons à Lipari et faisons quelques courses produits locaux dans le centre : la crème de pistache, le limoncello, la mozzarella de bufflonne (un régal agrémentée de quelques tomates), des anti pasti (artichauts, aubergines macérés dans l’huile d’olive).