Traversée Superbagnères au Lac d'Oô

Jeudi 1er aout 2013 – Les œufs menant à Superbagnères démarrent à 9h30. Nous programmons le départ pour 9h15 et ainsi se rendre dans le centre du Luchon et acheter quelques petites choses pour le pique nique et ensuite se rendre au pied des cabines. Nous nous élevons ainsi en quelques minutes de 1000m au-dessus de Luchon pour atteindre la station de ski de Superbagnères où nous cherchons le GR10, que nous allons emprunter aujourd’hui pour cette traversée. Il est à peine 10h alors que nous nous élançons pour la rando, alors que le soleil est déjà puissant. La vue est très jolie, tant sur la vallée du Lys, que sur la vallée de Luchon. La traversée débute par un sentier en crête direction plein Ouest, avec vue au Nord sur les pistes de ski du domaine de Superbagnères et au Sud sur la Vallée du Lys. On y aperçoit même l’auberge aujourd’hui doublement détruite : elle a été en partie ravagée cet hiver par une avalanche descendue de la montagne et à nouveau en juin par les intempéries. Les torrents qui l’entourent ont largement débordés, emportant tout, tant l’auberge que la route et les berges. Juste au-dessus, nous pouvons également voir une chute d’eau assez importante : c’est le Gouffre d’Enfer, chute d’eau descendant du Ru d’Enfer et cascade d’environ 70m de hauteur. Nous nous trouvons par ailleurs sur un itinéraire de randonnée célèbre : le GR10, chemin de grande randonnée qui traverse les Pyrénées d’Hendaye (côté Ouest au Pays Basque) à Banyuls côté Est sur la Méditerranée. Les célèbres marques rouge et blanche sont présentes, alors que le sentier commence à s’élever, d’abord tranquillement puis assez sévèrement alors que nous sommes à présent sous le Pic de Céciré. Nous apercevons le col qui va nous permettre de basculer sur 2 petits vallons très ensoleillés et secs. Ce petit col, à l’altitude de 2272m est encore aujourd’hui occupé par un petit névé juste sous le col. Les derniers mètres sont encore assez raides alors que nous dépassons un berger discutant avec 2 randonneurs, ses chiens à proximité et son troupeau un peu plus loin, que nous repérons grâce aux cloches tintant alentours. Nous assistons également aux rotations d’un hélicoptère de RTE vers le poste d’altitude de Pra Long semble-t-il, où passe une conduite forcée bien visible dans le paysage. Avant de passer au col, nous nous posons à l’intersection menant soit au col, soit au Pic de Céciré (2403m).

Selon le guide, il faut compter 1h A/R : c’est beaucoup, d’autant qu’il nous faut environ 20min pour atteindre le sommet. En arrivant au sommet, je vois un vautour s’envoler juste avant la borne et notre arrivée. Il y a également une odeur très forte, celle des crottes de moutons : le troupeau qui est ce jour sur les flancs Sud du Pic de Subescale était il y a peu ici. La vue au Sud est impressionnante sur les sommets alentours ! Superbe enchaînement de sommets fleuretant avec les 3000m. 2 sommets assez proches se distinguent : le Pic de Maupa à 3100m et le Grand Quayrat (3060m). Sur la chaine frontalière, de nombreux névés persistent encore, à moins que ce ne soient des petits glaciers. Moins de 50min après, nous sommes de retour au col. Le GR10 plonge ensuite sous les montagnes de Soubescale et de Coume Nere pour nous emener vers un petit col au-delà du vallon de Médassoles. Après ce petit col, nous partons en quête d’un endroit ombragé pour manger. Il sera au fond du second vallon, au pied de la Hourquette des Hounts-Secs, dans la Coume homonyme. Joli point de vue par ailleurs sur les 2 petits cols qui nous encerclent.

Nous montons ensuite à la Hourquette des Hounts-Secs (2267m) où le vent est assez fort mais la vue encore plus impressionnante : premier point de vue sur le Lac d’Oô que nous surplombons de 700m. Ce lac de barrage (quasiment 70m de profondeur) est situé au fond d’une impressionnante cuvette entourée de végétation. Mais le plus spectaculaire est sans doute la cascade venant alimenter en eau le lac d’Oô, d’une hauteur d’environ 275m. Avant d’atteindre ce lac et de suivre le torrent qui en descend, nous descendons jusqu’à pied du verrou glaciaire du Lac de l’Espingo. Nous poussons jusqu’au col et au refuge de l’Espingo (1950m). Y trône un lac aux eaux bleu/vert. Un peu plus loin, le Lac Saussat jusqu’où je pousse la ballade seul : les autres préférant rester se reposer au refuge. Petit extra d’environ 45min. Premier contact avec le Lac Saussat : son exutoire donnant un torrent bruyant, témoin d’un fort débit. Je contourne une petite boule de granite pour prendre un peu de hauteur sur le lac. Il est également très charmant. Le cirque qui le fermet est composé de sommets comme le Petit Quayrat et le Grand Quayrat. On devine plus haut les emplacements d’autres lacs d’altitude, notamment le Lac du Portillon, grande réserve d’eau, lac artificiel de barrage niché à 2571m. Nous sommes ici aux portes de la haute montagne avec de très beaux sommets et des névés d’altitude quasiment présents à l’année, cette année en tout cas.

Nous amorçons à présent le chemin du retour, celui qui va nous conduire d’abord au bord du Lac d’Oô puis aux Grande d’Astau. Le chemin est assez rectiligne est large. C’est le GR10, encore. Nous croisons plusieurs cascades, avec un effet bénéfique, celui de nous rafraichir car à l’abri du vent, le soleil chauffe beaucoup. Nous avons ensuite de très belles vues sur le Lac et sa cascade que nous atteignons. Nous traversons le barrage et nous retrouvons au bord du lac. C’est là que nous prenons encore plus conscience de la grandeur du site : c’est majestueux ! Une très grande depression remplie d’un lac à l’eau très claire, lac alimenté par une superbe cascade, le tout avec des flancs recouverts d’une forêt très verte, et encore plus haut les ensembles du Quayrat. Il reste encore 2/3km avant d’atteindre les Granges d’Astau, pour passer de 1504m à 1140m. Nous parcourons cette distance en surplomb du torrent d’Oô, en couvert de forêt. Superbe journée à parcourir le GR10 entre Superbagnères et Astau, une rando de 20km pour près de 1300m de D+ et un effort de près de 6h30. Nous sommes bien contents de rentrer à Bagnères.