Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tour della Bessanese - J4 Cibrario à Vincendières

Dimanche 17 juillet 2016 – au réveil, ça pique un peu. 5h45. Heureusement que la majorité des affaires sont prêtes et que le sac est quasi prêt. Je peux me réveiller tranquillement et aller manger mes 4 biscotes. Nous quittons le refuge Cibrario à 6h30, aux premières lueurs du jour, dans une relative douceur. Direction le fond du cirque de Peiraciaval pour cramponner et remonter un beau névé bien dur, alors que les premiers rayons du soleil continuent à nous réchauffer. Une fois le névé gravit, nous rangeons les crampons dans le sac et reprenons notre ascension vers le Col Sulè : une pente raide en croupe, jusqu’à sortir dans une immense combe fermée par le Monte Lera et son glacier, juste ouverte par le Col Sulè (3062m).

Tour della Bessanese - J4 Cibrario à Vincendières

Le glacier a bien régressé, il ne reste aujourd’hui que de gros névés persistants en été que nous traversons pour parvenir au col battu par un vent bien frais, mais que la vue est belle. Le col suivant, le col de l’Autaret peine à se déparquer avec les montagnes plus lointaines. Nous pouvons lire la suite du parcours avec une descente à l’ombre couverte de névés vers les lacs inférieurs de l’Autaret où un groupe nous précède. Les premiers mètres sont un peu raides mais nous sortons vite d’une traversée glacée pour reprendre notre ascension vers le 1er des lacs de l’Autaret d’où nous pouvons apercevoir un sommet bien connu et que nous espérons gravir cet été également : le Monviso et ses 3841m. Peu importe l’angle sous lequel nous le découvrons, il est toujours aisément reconnaissable. Ce qui surprend aussi c’est la quiétude des lieux : pas un bruit au milieu de cette immensité. Après être brièvement repassés sous la barre symbolique des 3000m, nous rencontrons de belles pistes rocailleuses militaires qui nous mènent à une casemate ruinée avec vue sur la vallée et le Mont Viso. De là, nous grimpons un énorme mamelon et dominons les lacs supérieurs de l’Autaret avec en ligne de mire le passage du Col de l’Autaret (3072m) entre la Pointe Constant au sud et la pointe de l’Autaret au Nord. Au sol, de nombreux résidus de fortifications comme des queues de cochons et beaucoup de barbelés. Un dernier passage en neige et nous sommes au col marquant notre retour en France. Une croix, un cairn et une borne frontière incrustée dans le sol de serpentine et schistes lustrés. La délivrance : à présent, c’est une longue descente vers Vincendières et le parking.

Tour della Bessanese - J4 Cibrario à Vincendières

Nous abandonnons 2 de nos amis qui vont trainer encore un peu sur l’un des sommets et rester ce soir à Avérole. Nous scrutons du regard le meilleur itinéraire pour négocier la descente : sur la droite, là où va le sentier du tour de la Bessanèse, il y a un névé qui nous inquiète. Nous décidons donc de tirer droit dans les éboulis qui roulent sous nos pieds pour traverser le névé là où la pente est moins forte. Au fil des névés et de notre perte d’altitude, nous nous retrouvons enfin sur le GR et pouvons caler dans le vallon de la Lombarde, non sans admirer le magnifique glacier de « Derrière le Clapier » : des séracs et moraines, une partie du glacier recouvert de neige, c’est sublime. Et que dire de la suite… Nous entendons au loin le torrent issu du glacier et donnant naissance au torrent de la Lombarde que nous allons rejoindre. Le sentier nous fait perdre assez lentement de l’altitude, nous progressons à flanc, sous l’Ouille du Favre parmi les blocs arrachés à la montagne lors de l’érosion glaciaire. C’est vers l’altitude de 2600m que nous passons en rive gauche du torrent et que nous prenons notre pause pique-nique pour un instant de farniente. Nous sommes descendus à l’étage alpin, celui où les marmottes s’ébattent en cette saison estivale, mais toujours aucun randonneur à par nous dans cette immensité sauvage. Plus nous avançons, plus nous découvrons des paysages extraordinaires, notamment sur l’Albaron, la Bessanèse et les cols du Colerin et d’Arnès. Une fois rendu à la « cabane du berger », le GR nous fait descendre au niveau du torrent, mais nous décidons de rester en balcon et rentrer par la rive gauche du torrent de la Lombarde puis du torrent d’Avérole. Nous aurons alors la chance de profiter de magnifiques vues sur le refuge d’Avérole sous la Bessanèse. Les panoramas sont splendides dans n’importe quel sens que l’on se tourne ! La descente est douce malgré la petite montée qui nous surprend un peu au moment de traverser un torrent descendant des cimes. Avec la perte d’altitude et le retour en vallée, la température commence à être élevée et à se faire sentir, toujours aucun nuage dans le ciel. Le retour est finalement un peu longuet, surtout une fois que nous sommes au niveau de la rivière, sous les arbres bénéfiques, mais qu’il est agréable de penser à ce que nous venons d’accomplir et regarder toute la diversité de paysages que nous venons de traverser durant ces 3j de trek. Puis, un panneau nous annonce : « attention, chutes de séracs ». J’en rigole, sans lever la tête, ce que font les autres membres du groupe. J’aurais alors vu le glacier du Charbonnel au-dessus de nos têtes. Le panneau prenant alors tout son sens. Il est à peine 16h lorsque nous arrivons au parking de Vincendières après avoir bénéficier de derniers jolis points de vue sur le hameau d’Avérole et de Vincendières. La boucle est bouclée, et quelle boucle ?! Près de 46km et 3450mD+. Un tour magnifique, engagé de par l’exigence du parcours et les passages de cols en altitude où peuvent subsister des névés tard dans la saison. Les affaires rangées, les sacs defaits, un rapide bain de pieds pour se dégourdir les jambes qu’il est l’heure de prendre la route pour rentrer. Nos routes se séparent à Briançons après avoir escalader le col du Mont Cenis et celui de Montgenèvre ; les uns pour rentrer sur Nice (via les colsde Vars et de la Bonette), les autres pour Briançons et la Provence pour moi. Un retour difficile pour tous à cause de la circulation dense sur les réseaux routiers, mais tous ravis d’avoir partagé de très bons moments en montagne malgré l’horreur que le monde peut nous réserver…

Tag(s) : #Rando Alpes
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :