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Askja

Mercredi 2 septembre 2015 ou la plus belle journée du séjour en Islande !

Depuis Seydisfjöður, retour à Egilsstaðir : nous suivons la route n°1 jusqu’à l’embranchement avec la route n°902 et la piste F923. La 902 est une route non revêtue. Nous commençons à rentrer dans les terres, vers les hautes terres d’Islande. Un superbe point de vue au niveau d’un col nous donne le ton de la journée : grand soleil et paysages désertiques modelés par l’activité volcanique à gogo ! Nous observons aussi pour la 1ère fois une bien étrange montagne, très esthétique, recouverte de neiges éternelles. C’est en fait la « Montagne des Montagnes » ou Herðubreið : un ancien volcan (1682m) dont la forme provient de ses éruptions sous-glaciaires. De hautes falaises de près de 1000m surmontées par un plateau abritant un cône de 200m de haut. Les falaises sont composées de produits issus d’éruptions phréato-magmatiques et de coulées de lave lors des successions d’épisodes éruptifs. Après la route non revêtue, place à la piste F905 avec les 1ers passages chaotiques lorsque nous traversons les coulées de lave solidifiées. Le paysage est exceptionnel. C’est superbe. Après la piste F905, c’est la F910 qui va nous amener jusqu’à Askja. La piste est globalement assez roulante excepté les traversées de coulées de lave et quelques gués qui émaillent le parcours. Nous roulons toujours sous le soleil jusqu’à Dreki. Au fur et à mesure de la route, la surface su sol nous parait bien blanche : c’est en fait des ponces, projetées par l’éruption d’Askja. Dreki : le bout du monde ! Le drapeau islandais flotte dans les airs avec Herðubreið en arrière-plan. Il y a ici une demi-douzaine de bâtiments : le visistor center, le bâtiment du camping, un gîte et c’est tout. Une tente est posée sur le rocher et se détache dans le paysage.

Askja

Nous nous préparons pour monter au Cratère Viti : il y a 8km de piste, en montée, traversant une magnifique coulée de lave. Nous pénétrons dans la caldeira du volcan Askja (8km de diamètre). Cette caldeira, aujourd’hui occupée par un lac de cratère : le Lac Öskjuvatn (profondeur du lac : environ 220m, soit le 2ème plus profonds d’Islande), s’est formée lors d’une éruption datée de 1875. La dernière éruption d’Askja est survenue en 1961. Askja signifie « boite » ou caldeira. Nous arrivons au parking : le panorama sur les bords d’une partie de la caldeira est déjà magnifique. Nous sommes à 1100m d’altitude. Il reste de la neige, et pas mal même. Celle-ci recouvre une bonne partie du paysage, rendant le panorama encore plus exceptionnel. Viti est annoncé à 20min de marche. Viti est un petit cratère formé par éruption phréatomagmatique lors de l’épisode de 1875. C’est un maar. Nous traversons une immense plaine. La majeure partie de la rando s’effectue les pieds dans la neige. Le soleil est à son zénith. C’est magnifique. Ce qui surprend également : l’absence totale de végétation. Pas un arbuste, pas un brin d’herbe, que ce soit proche de Viti ou sur les berges d’Öskjuvatn. Les fumeroles y sont présentes, encore et toujours. Nous arrivons enfin à hauteur de la bordure de la caldeira du petit cratère Viti : stupéfaction ! Béatitude. Les mots nous manquent. Le cratère, ses eaux turquoises laiteuses, le lac Öskjuvatn et ses eaux limpides en arrière-fond avec les bordures de la caldeira. C’est splendide. Pas un nuage dans le ciel.

Askja

Nous faisons le tour du cratère, jusqu’à ce que nous soyons bloqués par l’effondrement de juillet 2014, lorsqu’une masse impressionnante de roche dévala vers Öskjuvatn, provoquant une vague submersive d’environ 50m. Le niveau d’Öskjuvatn monta de 2m et ses eaux ont même envahit Viti. Nous sommes excités à l’idée de nous baigner dans Viti. Pour cela, il faut descendre une pente abrupte et glissante, sur un sol rongé par les émanations gazeuses. Une pointe d’appréhension arrive aussi : et si les eaux sulfurées n’étaient pas sans risque ?! J’hésite à vouloir me baigner, juste mettre les jambes. Et puis finalement, je passe le maillot et suis les autres dans l’eau. Ça sent le soufre. Il y a des fumerolles et des cristaux de soufre juste à côté de l’endroit où on se baigne. Nous sommes seuls dans le lac, l’eau est à plus de 24°C. Bien agréable de se baigner ici, à plus de 1000m d’altitude, en Islande, avec le soleil, dans un lac de cratère… Certaines personnes, moins hardies, reste sur la bordure de la caldeira et nous regardent de loin. Nous sortons et nous séchons, avec une douceur odeur de soufre. Le temps a bien tourné. Nous poussons quand même jusqu’au bord du Lac Öskjuvatn : nettement plus froid. Ses flancs sont altérés : des ponces, scories noires toutes légères, des cristaux de soufre et dépôts fumeroliens. Un joli spot. Nous retournons ensuite à la voiture et éprouvons quelques difficultés à marcher dans la neige, éprouvés par la baignade et la longue journée. De retour à Dreki, il est un peu tard. Le soleil est trop bas pour tenter le canyon. Direction Myvatn, ultime étape de notre trip. Mais avant, encore un bon bout de piste pour sortir du bout du monde et rejoindre la route n°1. 3h selon les guides + une belle distance. Nous contournons une belle montagne et dépassons la bifurcation entre F910 et F88, piste que nous allons suivre. Nous longeons à bonne distance un court d’eau avant de nous en rapprocher pour enfin le traverser au niveau d’un camping. Nous allons avoir une série de 3 gués à traverser, les 3 derniers du séjour. Nous sommes alors au niveau de Herðubreiðarlindir : une oasis dans ce désert volcanique. Des méandres serpentent partout. Nous nous arrêtons devant le gué pour juger de son débit, sa largeur et de la meilleure trajectoire. Il semble assez profond, en plus d’être long. Mais comme nous en avons passé déjà un certain nombre depuis le début du raodtrip, nous nous lançons dans la traversée de ce gué, caméra de sport braquées un peu partout pour prendre des derniers souvenirs. L’eau monte, monte jusqu’au 1er tiers des portières, ça racle sous le 4*4… Hum ! On s’en sort. Petite suée avec ce gué piégeux. Il y en aura un 2ème qui nous posera les mêmes problèmes : nous passons vraiment limite ! Il aura fallu attendre les derniers franchissements pour manquer de perdre le Pathfinder. Nous nous arrêtons pour nous remettre de nos émotions et admirons la vue sur Herðubreið, si proche, si belle montagne alors que le soleil commence sa dernière ligne droite. Après ces émotions, la piste F88 devient plus rectiligne, plus roulante et c’est au crépuscule que nous rejoignons la route n°1. Puis c’est plein Ouest vers Myvatn et la petite ville de Reykjahlið.

Tag(s) : #Voyage
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