Traversée la Glacière - Trou de la Sécu

Dimanche 1er novembre 2015 – le réveil pique. Je tire un max sur le temps de sommeil. Courbu de partout. Les muscles sont durs, le dos raide et les chocs de la veille sont encore des zones douloureuses. Je pars le plus tard possible pour ne pas être trop en retard au rdv au parc de la Moulière. Je sais très bien qu’il se passera une bonne heure 30 avant qu’on aille sous terre. Je profite du soleil encore frais pour étaler ma combi et mes affaires encore humides de la veille, sauf la sous-combi qui est bien sèche. On lézarde un peu au soleil et on prépare ensuite tranquillement les cordes nécessaires à la traversée entre la Glacière (28-D) et le Trou de la Sécu (28-L2). 4 kits, 2 pour chaque trou. Une équipe partira équiper la Glacière, l’autre le Trou de la Sécu. Nous nous croiserons et mangerons un bout ensemble et irons explorer un peu plus profondément les entrailles de la terre.

J’entre accompagné d’un collègue par l’entrée artificielle du Trou de la Sécu : bétonnée afin de stabiliser les premiers mètres. Il s’agit en fait d’une trémie. La doline d’entrée, probablement la même que la Glacière a du s’effondrer. Le trou souffle, un peu, des araignées partout. Nous commençons par ramper sur une pente terreuse. Le boyau d’entrée se poursuit par 2 petits ressauts d’1.5m et de 3m. Les parois sont localement tenues par des étaies dont la vision a plus un rôle psychologique plutôt qu’une efficacité redoutable… Il faut attendre -21m et un dernier ressaut de 4m pour que le sol et les parois deviennent enfin stables. Le tracé de la galerie est assez tortueux et de nombreux départs de travaux anciens partent un peu partout. Il faut être vigilent pour ne pas s’engager trop bas ni trop sur les côtés dans des galeries annexes. Après un ressaut de 2m qu’il est possible de descendre en désescalade, nous faisons l’erreur de descendre droit devant : après réflexion, nous revenons sur nos pas pour voir le véritable passage, dans une étroiture : celle-ci donne accès à un large puits de 27m de hauteur, que l’on gagne par 2 pendules pour se déporter sur la gauche (dans le sens descendant). C’est l’un des passages un peu chiant de cette cavité. Nous débouchons alors une galerie qui permet la jonction avec la Glacière. La galerie est boueuse, mais sèche et on voit alors apparaitre quelques concrétions. Nous pouvons progresser l’essentiel du temps debout voire a croupis.

Nous arrivons ensuite en tête d’un très beau puits circulaire. Une belle longueur de corde au-dessus, un pont de singe et une belle longueur en-dessous ! Après le repas, et rejoint par l’autre équipe, nous prenons la direction du fond, vers le Salon (-116m). Nous traversons le pont de singe, simple cable tendu au-dessus du vide et calons vers le bas. Court palier avant un P27 de toute beauté malgré l’eau qui goutte un peu partout. Il reste alors à remonter un étroit méandre en opposition avant d’atteindre le Salon, où trône de très belles coulées de calcite que les nouveaux spéléos en herbe découvrent avec émerveillement. Il faut alors sortir et emprunter les belles verticales que nous venons de rapidement avaler à la descente. La remontée est commune jusqu’au pont de singe : là, on échange les équipes. Nous allons remonter par la Glacière et laisser l’autre équipe déséquiper le Trou de la Sécu. Je déséquiperai les cordes en place bien secondé par mon collègue qui m’aide à enkiter les cordes. Aux grandes verticales se succèdent un puits en faille très étroit. Heureusement le passage ne dure pas car il est énergivore. Il y en aura un autre avant enfin, d’arriver au méandre d’entrée qui débouche à la base de la vaste doline d’entrée. La sortie se fait sur les coups de 17h pour notre équipe, sur les rochers glissants de la doline. Les sorties de la seconde équipe s’étalent entre 16h et 18h15… pour les derniers dont les nouveaux que la remontée aura fini par épuiser. Très beau week-end spéléo qui se termine ayant mis le corps à rude épreuve : beaucoup de coups dans les étroitures. AH la la, la spéléo c’est pas facile !