Cime du Gélas 3143m BIS

Samedi 9 mai 2015 – effervescence des grands jours en ce samedi matin, pour la dernière de l’année de la section raquettes du CAF ! Direction la Cime du Gélas qui domine de ses 3143m le département des Alpes-Maritimes. Tous les voyants sont au vert : regel nocturne, ciel dégagé et troupe motivé comme jamais pour gravir le plus haut sommet du département et son couloir Est. Pour le groupe, le départ est un peu plus matinal qu’à l’accoutumée, mais personne ne rechigne. Nous nous préparons un peu avant avoir atteint le Refuge de la Madone de Fenestre (1904m) lorsque 3 chamois déboulent devant nous. 2 d’entre eux sont surpris de nous voir et hésitent à passer… Les sacs sont une nouvelle fois bien lestés, avec raquettes, crampons, baudriers, casque, piolet et corde même. Nous passons devant la Vacherie de la Madone (b.359). Nous apercevons déjà la cime sud du Gélas ainsi que la Cime St-Robert (2919m) et sa belle course d’arêtes.

Nous contournons le Petit Caïre de la Madone et nous engageons le Vallon de Cabret. Nous avançons à bonne distance du torrent entre les mélèzes et finissons par nous en rapprocher jusqu’à le traverser alors que la neige fait son apparition. Et bonne surprise, celle-ci est dure : merci au regel nocturne ! Il est même préférable de passer les crampons pour éviter de glisser sur la neige à près de 2200m. Derrière nous, la Cime de la Valette de Prals, déjà bien dégarnie. Nous montons toujours en direction des barres fermant le vallon Cabret. Là, nous obliquons vers le Nord-Ouest pour sortir du vallon encaissé et enfin profiter du soleil déjà bien haut. Nous venons de franchir un bon ressaut : encore 2 à venir. Le chemin est encore long mais nous avançons bien. Nous sommes sous le Caïre Cabret et dépassons rapidement le Lac Cabret (2485m) et commençons à apercevoir les Lacs Balaour, plus bas et encore partiellement gelés. La pente s’adoucit légèrement avant de filer tout droit sur un nouveau ressaut, encore plus raide que le précédent. Il faut faire quelques lacets ou monter en crabe pour soulager les mollets : monter en pointe les sollicite durement. Col de Fenestre, Pas des Ladres, Agnellières, Valette de Prals, Ponset : la vue est superbe derrière nous alors que se profile devant nous le ressaut qui va nous permettre de franchir les Terrasses du Gélas. C’est les plus rude : l’altitude commence à se faire sentir mais je suis encore bien et profitent de la vue offerte sur la Malédie (3059m), le Clapier (3045m), Chamineye (2921m) et le Bégo (2872m), qui dépassent juste derrière les terrasses.

En face de nous, les Balcons du Gélas où nous apercevons quelques skieurs. Regroupement au pied du couloir pour l’équipement final : nous enfilons baudrier et casque et resserrons les crampons pour donner l’assaut du couloir et ses 200mD+ pour une pente à 45/50°. Une bonne demie heure et nous arrivons au sommet du Gélas (3143m). Il y a un peu moins de neige que l’an dernier à la même époque : la sortie du couloir ne se redresse pas autant et l’arête final est moins garnie, mais la vue à 360° est toujours aussi spectaculaire, avec le Viso, l’Argentera et le Broccan côté Italien et les 3000 du Mercantour de l’autre. La Madone est visible et la croix largement dégagée. Je profite un max de ce moment et savoure une fois enore d’être là… Quel bon moment. La montée s’est bien passée, la neige, molle garde encore bien les marches. La descente se passe aussi sans souci et nous poussons même le vice jusqu’aux Balcons du Gélas (3085m). Une Gélas sans Balcons, ce n’est pas un vrai vrai Gélas. Cela permet de prendre conscience d’où nous venons et d’admirer la montagne sous un angle nouveau. Le Clapier est superbe dans son manteau neigeux, la Malédie plus dégarnie sauf en versant nord. Le Lac Long laisse déjà entrevoir des eaux turquoises en bordure et les arêtes du Gélas sont belles, avec parfois encore un peu de neige. Magnifique journée, idéale comme dernière sortie. La descente se fera campons aux pieds : les raquettes seront restées accrochées au sac toute l journée. RAS durant la descente si ce n’est savourer le temps passé à ces hautes altitude, à observer les lignes montagneuses et fleurs. 1420mD+ pour 14km : belle journée, avec encore des projets de rando plein la tête.